La mise en scène rare, parfaitement étudiée, d'une élégance subtile et d'une beauté sans nom tend à vous foudroyer dès les premières images, à vous accompagner dans une oeuvre qui transcende les codes du western classique -classieux-, notamment en sa toute fin ainsi qu'au travers du statut de nos deux anti-héros à la personnalité trempée, ou dans la représentation de l'espèce de triangle amoureux qu'ils constituent avec l'enseignante.
Butch Cassidy et le kid narre les aventures épiques et presque véridiques de deux outlaws du grand Ouest américain, plutôt que les éternelles histoires de cowboys, de cavalerie et de shérifs. Le scénario jongle subtilement avec la légèreté, un humour foudroyant, une énergie folle, des surprises et une aura "anar" des plus jouissives (l'autorité est présentée comme castratrice face aux héroïques et très fun hors-la-loi) ; les passages sans parole apparaissent même très osés. Une lutte qui va se transformer en course poursuite inédite et inéluctable, une immense aventure suicidaire sur tout le continent américain.
Les couleurs quasiment sépia du début, en intérieur, puis les extérieurs inondés de lumière, très carte postale d'époque, font de ce Butch Cassidy une œuvre d'art intemporelle.
Et qui a-t-il de plus mythique sur grand écran que ce duo Redford / Newman, cette ultime image fixe qui me hante encore ? Rien... Même pas le refrain de "Rain keeps falling on my head".
Un sublime bijou du 7ème art : indémodable.
