La voie de l'ennemi est un film fort. Un homme en rémission, un homme en probation, camper par l'exceptionnel F. Whitaker, un homme qui espère trouver son salut dans l'Islam et tourner définitivement une page de sa vie. Mais... Le personnage m'a touché droit au coeur : un homme qui peine à se contrôler et trouve un guide pour changer de vie. Si la réalisation est peut-être trop posée, pas assez clinquante, si le scénario est un rien guindé, la démonstration est d'une grande puissance. Si l'homme est à même de pouvoir se changer, il apprendra à ses dépend qu'il est beaucoup plus difficile de changer les autres (l'impossible rémission sociale, l'impossible pardon), leur regard sur un passé décidément trop chargé ; la violence devient un cercle vicieux duquel il ne pourra échapper malgré sa bonne volonté (sa seule solution à la fin sera de rechuter puisque la police ne fera rien). Dur, défaitiste et finalement réaliste, une oeuvre implacable mais trop langoureuse, à la bande originale fabuleuse.