St Vincent n'est pas seulement 1h42 de show "Bill Murray", même si je suis complètement candidat, il sait développer les personnages secondaires comme savent si bien le faire les films indépendants américains. St Vincent vous permet de conserver le sourire 1h42 durant au gré de dialogues percutants qui constituent de toute évidence la grande force du film. C'est l'histoire d'un loser odieux, ronchon et fauché comme les blés, sublimement campé par un B. Murray comme dans ses pantoufles, qui va rencontrer un gamin et lui apprendre la vie : rien de bouleversant là dedans tant le cinéma s'est souvent emparé de ce thème. Mais la réalisation est suffisamment énergique pour nous secouer, le film est suffisamment bien écrit pour faire mouche à chaque fois et ne laisser aucun temps mort. L'histoire de deux êtres, fragiles chacun à leur manière, blessés par la vie, qui vont apprendre l'un de l'autre : non, ce n'est définitivement pas original, mais c'est tellement bon qu'on en oublie la toile de fond. Le film se permet d'ailleurs de belles métaphores -en tous les cas vécues comme telles par mes soins- avec cette herbe qui ne pousse pas alors que Vincent l'arrose tout au long du film... et la fait même tondre ! A l'image de la vie : parfois nos efforts ne paient pas et ne se voient pas, et on brasse beaucoup dans le vide. Ajoutons à ce très agréable ensemble une belle partition musicale (notamment les morceaux de piano), très variée et très riche, une belle dose d'émotion finale et une explication du titre assez croustillante. Je vous ai dit que le film ne pêchait que par son thème et son personnage rebattu ?