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Les sentiers de la gloire
Budget = 0,935 M$
BOX OFFICE France = ? / ? - ? 000 - 523 000 entrées
BOX OFFICE USA = - / 3,4 M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

Kubrick et la guerre : de ces Sentiers de la gloire à Full metal jacket, en passant par Barry Lindon et Docteur Folamour. On pourrait sans aucun doute y ajouter la guérilla urbaine décrite dans Orange mécanique et la révolte de Spartacus. L'oeuvre d'une vie pour en démontrer toute la bêtise.
Cette ironique gloire se construit au rythme militaire de ces gradés qui décident de la vie et de la mort de leur soldats, les considérant comme de la vulgaire chair à canon, des pions impersonnels que l'on bouge de même qu'un simple jeu, reniant leur existence même, leur humanité. Ces sentiers sont ceux qui nous dirigent vers une charge en règle contre ces donneurs d'ordre sans âme que Kubrick n'hésite pas à accuser d'assassins : meurtriers en tant que supérieur vis à vis de leurs soldats et au vue de leurs décisions inconsidérées et légères, meurtriers en tant que soldats près à, non seulement faire tuer, mais aller jusqu'à tuer leurs frères d'arme sur le champ de bataille ; et, enfin, meurtriers puisque grands accusateurs après la bataille (jugée ratée), débouchant sur une innommable peine de mort sélective... Ces couards qui restent à l'abri derrière leurs mots et leurs décisions.
Choquant, Kubrick montre l'indécence indéboulonnable d'une armée vexée de ses défaites face à l'ennemi, prenant des décisions aberrantes et proprement abjectes. L'horreur décrite dans le déshonneur de toute une nation, au travers de scènes d'une force phénoménale et infinie. Ironique, grinçant de bout en bout, jusqu'à cette fabuleuse séquence où Dax, incompris, refuse une promotion honteuse et abjecte. Jusqu'en ce chant final aux consonnances sublimement germaniques... jusqu'aux larmes.
Il y a dans ce film un impressionnant foisonnement de la mise en scène, une infinie variété de choix chaque fois judicieux (les travelings arrière / avant dans les tranchées sont renversants), permettant déjà aux spectateurs de l'époque (1957 - interdit en France et seulement sorti en... 1975 !) d'être immergés avec ces soldats. Kubrick pose ainsi les jalons d'une future oeuvre ébouriffante et géniale.
Ou l'art de faire surgir de ces magnifiques images toute l'absurdité et l'horreur de la guerre.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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