Une nouvelle preuve que le cinéma c'est avant tout des idées et du savoir-faire ; filmé avec une certaine économie de moyens, Pseudonym a pourtant tout d'un grand. Le montage alterné de grande qualité, qualité qui ne sera jamais démenti tout au long du film, nous met formidablement dans l'ambiance glauque et mystérieuse de l'oeuvre ; le tout est réalisé avec une vraie intelligence et une redoutable efficacité (Cf. les dialogues en webcams et l'alternance visage face caméra / visage de biais). Je craignais d'assister à une oeuvre "pédago", étude sur les relations humaines et amoureuses modernes via les nouvelles technologies, voir à un exposé démago sur les dangers et les dérives du web... Et bien il s'agit d'un thriller aux allures classiques mais qui ne manquera jamais d'aller là où vous ne l'attendez pas et de surprendre son monde par la tournure de son histoire. On regrettera cependant deux choses : l'histoire un peu trop légère de la jeune fille (dope, alcool & fête) même si la fin est plutôt désabusée, et la reprise d'un concept déjà exploité par la saga américaine des Hostel. Mais le scénariste est tout excusé : il a dépassé son modèle, qualitativement, et en choisissant un aspect plus réaliste que hardcore. Les acteurs sont comme des poissons dans l'eau (Abkarian me fait vraiment flipper !) et la photographie charnelle est somptueuse.