Piège de cristal avait déjà titillé pas mal de traducteurs de séries B (Piège en haute mer, en eaux troubles, à grande vitesse, à Hong-Kong) et on avait imaginé assister à un spectacle un tant soit peu lamentable face à ce Piège de feu (74,5 M$ de recette US mais seulement 79 000 entrées / France). Et bien les français ont eu tort. Pourquoi ? Parce que sous ses allures ultra-classiques de film un peu mélo sur le métier de soldat du feu, se cache une oeuvre sincère plutôt loin des canons hollywoodiens. Parce que les pompiers ne sont ici que des "hommes", pas des super-héros sans peur ni reproche, à l'instar du héros auquel on s'attache via la banalité de sa vie personnelle (coup de foudre, mariage, bébé, anniversaire, amitiés...). Et à partir de ces "banalités" où transpire la sincérité citée plus haut, le film se charge en émotion pour peu que l'on accepte de bien vouloir marcher (un peu d'honnêteté suffira...). Bien sûr on retrouve quelques séquences spectaculaires, mais le plus spectaculaire c'est la narration -justifié par un final que l'on qualifierait presque d'osé-, les choses les plus simples, le quotidien de ses hommes qui donne à l'oeuvre un statut d'authenticité, presque une forme d'indépendance par rapport aux scripts hollywoodiens qui torchent plus vite les personnalités de ses personnages que les effets spéciaux. Touchant de simplicité, Ladder 49 (c'est déjà plus joli en VO...) aurait mérité la belle carrière du très pétéradant, tape-à-l'oeil et made in L.A. Backdraft, certainement réussi mais dans un autre registre : l'attraction pour Universal Studios.