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Paranoia Park ou la preuve, en à peine plus d'une heure de temps, que l'argent ne suffit pas à faire de bons films. C'est avant tout un projet fou que je tiens à saluer bien bas et chaleureusement : le film a été tourné en UNE seule journée !!! Sur un sujet et un genre typiquement hollywoodien (on pense immédiatement à un Die hard 3 mâtiné de "24 heures chrono") auquel le film se réfère avec justesse et révérence (une famille monoparentale, une victime malade, le danger du web et le genre lui-même : un thriller) mais en gardant une véritable personnalité hors norme qui explosera à la toute fin. Et la réalisation est à l'avenant : étouffante, écrasant ses personnages dans le cadre, c'est une oeuvre tournée en mode "léger", caméra à l'épaule et privilégiant les plans longs et intenses ; en parfaite adéquation avec son sujet. Son sujet ? Un dingue à tendance pédophile kidnappe une gamine et va faire chanter sa mère en lui faisant accomplir des actes pernicieux. Mais là où le film marque des points c'est que la mère n'est en rien une héroïne à la Seagal / Willis et confrères mais une personne plus proche de nous, désarmée par son amour maternel, sa fragilité (femme seule) et l'état de sa fille (asthmatique). S'instaure alors un jeu pervers aux dialogues percutants, soufflés par une intrigue aux petits oignons ("qui et pourquoi" sont les véritables enjeux du film), des personnages parfaitement développés (l'actrice, Audrey Beaulieu, y est sublime et on a déjà hâte de la retrouver dans d'autres projets) pour un film tendu et complètement fou. Un final en deux temps viendra clore de la plus intelligente et parfaite manière ce petit jeu de marionnette, un final haut en couleur et encore plus frappé que le film, rare et excitant au possible. Imaginatif et brillant comme une vengeance personnelle, catharsis par le biais d'une oeuvre d'art (??).