ATTENTION : je viens de voir LE meilleur film français de l'année dernière et sans doute l'un des meilleurs de ces dernières années puisque petit chef-d'oeuvre d'émotion. "Ombline" évoque un sujet inédit au cinéma : celui des mamans donnant naissance à leur progéniture en prison. Mais attention : ce n'est pas un "film de prison" puisqu'il a une précision documentaire qui le rend des plus crédibles, des plus sensibles, il joue parfaitement sur la scénarisation du sujet, délicat équilibre entre la fiction et le réalisme, mais équilibre parfaitement maîtrisé . "Ombline" délivre une émotion incroyablement intense -surtout pour qui est mère / père de famille- et nous ouvre les yeux sur une réalité très dure ; réalité bouleversante et sublimé à la fois par l'interprétation à fleur de peau, qui sentirait presque le vécu, de M. Thierry, des second rôles en or (C. Masiero égale à elle-même : parfaite) et un réalisateur qui ne plonge pas à corps perdu dans la mode du tout steadycam, voir du found-footage pour "faire plus vrai" : il en fait une véritable oeuvre cinématographique à la mise en scène extrêmement riche et très recherchée, prometteuse pour un film absolument exceptionnel. Moi qui croyais avoir les yeux définitivement secs depuis La liste de Schindler, pas une seconde je n'ai pu retenir mes larmes face à un sujet, il est vrai, qui me touche au plus profond, en tant que père, en tant qu'être humain, et au regard de ma modeste vie. Ce film nous rappelle finalement qu'il ne faut pas grand chose pour perdre ce que l'on a de plus précieux au monde : nos enfants ; raison de plus pour en profiter le plus pleinement du monde et leur donner cet amour qui est la lanterne de ce film somptueux, de l'amour, du temps et surtout une famille, plus que de ces richesses dont ils n'ont nul besoin.

NB : j'en profite pour gueuler après nos distributeurs ; ce film extraordinaire n'a eu à dispo que 38 copies et quasiment aucune pub (26 000 entrées...) alors que le bouffon Boon se gave homériquement sans pour autant garder une vraie conscience artistique, qui plus est pour, finalement, que celui-ci coule son producteur à force de caresser dans le sens du poil un hypothétique spectateur, fan de base, ménagère de moins de 50 ans et décervelé fasciné par "Plus belle la vie" et "Les anges de la télé réalité"...