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Nos futurs
Budget = 6,5 M€
BOX OFFICE France = 458 / 14 524 - 111 000 - 186 000 entrées
BOX OFFICE USA = - M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

"Et nous luttons, ainsi, à contre-courant, refoulé sans fin vers notre passé". F.S. Fitzgerald

De la difficulté pour moi de faire la critique d'un film de Rémi Bezançon... Je l'ai interviewé deux fois et c'est quelqu'un que j'ai en haute estime ; à chaque nouveau film je me dit qu'il finira par se prendre les pieds dans le tapis et que je devrait pointer du doigt les défauts de son oeuvre... Mais heureusement ce n'est pas encore pour aujourd'hui !
Nos futurs suit un homme, modèle de réussite sociale, mais qui semble s'ennuyer dans sa vie, en tous les cas ne pas prendre la vie à bras le corps. Pourquoi ? C'est tout l'enjeu du film. C'est également l'histoire de deux "meilleurs potes" qui se retrouvent et tente de renouer avec leur passé adolescent ; mais l'oeuvre va tellement plus loin que Les gamins. Car sous ses aspects véritablement drôlatique (la griffe Halin ??) et hyper légers, le film est en fait d'une profondeur rare. Derrière ces réferences et clins d'oeil au cinéma (Star wars, Arizona dream, Easy rider et tant d'autres disséminé ça et là) ce n'est pas un pauvre film nostalgique mais l'histoire d'un homme qui croit s'être perdu en route, sur le chemin de la vie, croit qu'il a oublié qui il était, ses rêves d'adolescent ; il comprendra que ceux-ci sont en fait ce qui l'empêche d'avancer, ses chaînes. Alors il se redécouvre au gré d'un voyage, il court après un temps qui a disparu, un passé fantômatique qui lui permet sans doute de s'éloigner de l'idée de la mort (amener par le personnage de la mère). A-t-il simplement oublié ses rêves pour rentrer dans le rang ? Le film est plus complexe que cela et va vraiment plus loin : sans spoiler une fin somptueuse qui enfonce définitivement le clou, garder en tête la sublime citation (marque de fabrique de Rémi !) de Fitzgerald que l'on découvre au tout début, car ce triste personnage de départ n'a pas enterré son passé, fait son deuil afin d'avancer sereinement (et avoir des enfants ?). Sous des aspects qui peuvent passer pour de la maladresse le film garde le cap, laisse sur le côté une morale éculée afin de nous surprendre avec ses personnages profondément attachants, notamment l'éternel ado campé par P. Marmaï (chambre squatte, petits boulots, célibat, vieilles habitudes...).
Comme d'habitude les personnages et les situations sonnent avec une justesse peu commune (la scène du dîner entre ami où les difficultés du couple se mettent à jour est exceptionnelle). On y retrouve également la véritable saveur de nos enfances. Le film interroge aussi la notion bien vague de "réussite" (l'argent ou la famille ?), les différents chemins que la vie nous amène à emprunter (Nos futurs). Fragile, certe, mais le film est d'une maladresse contenue et tient en une réussite presque miraculeuse.
Sortir cette merveille en plein mois de juillet est une erreur marketing grave...

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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