C'est avec une grande pudeur, un réalisme cru et une dureté amère que ce film nous narre, à travers un fait divers authentique, la bassesse de notre monde dit "moderne". Une mère qui oublie ses propres enfants -par égoïsme ?-, ainsi livré à eux-mêmes, sous la houlette d'un grand frère (une interprétation fabuleuse) de seulement 12 ans, cherchant à survivre à la faim, à la soif, à la crasse et à la solitude ; ce groupe associal ne trouvera pas de camarades parmi les enfants "normaux", même en les attirant par le plus alléchant des moyens... Une description minutieuse, jamais monotone, jusqu'au drame aussi aberrant qu'accidentel. Un final cru, hors champ, qui parle de la mort à la façon de bien des oeuvres japonaises, sans larmes, comme étant la simple continuité de la vie, par le regard d'enfants comprenant déjà l'inéluctabilité de l'existence ou y étant indifférent car trop jeune. 2 h 30 de métrage pour les nombreux adorateurs du "Tombeau des lucioles". Sublime et authentique.