Un film superbe, radiographie d'une époque (la France d'après guerre -1950) sur un sujet qui reste tout aussi brûlant : l'euthanasie. Le film ne traite pas vraiment de la question du "droit à" mais tourne autour de la perception de cet acte (relativement différente de celle d'aujourd'hui, plus axé sur le judiciaire... quoi que...) dans la France d'alors ; le plus grave restant l'honneur familial que l'on bafoue et qui entraine un rejet sans appel du "coupable", celui-ci devant disparaitre proprement, discrètement, légalement et de plein gré. Tout ceci afin de sauver l'hypocrisie d'une petite bourgeoisie tout en apparence, une bourgeoisie aveugle et plus scandaleuse dans ses actes que ce soit disant crime. Fernandel nous offre une prestation inhabituelle, grave et totalement bluffante, sublime d'émotion, servi qu'il est par d'extraordinaires dialogues, un scénario en forme de polar social aux personnables exécrables à souhait, que l'on se plait à haïr. Le réalisateur a clairement pris position, il y a près de 60 ans, et le sujet reste pourtant encore l'un des nombreux tabous de nos sociétés, un scandale social et honteux. Brillant, intelligent, savoureux et joliment provocateur, finissant sur une note légère et rentre-dedans.