Les frères Dardenne construisent une oeuvre aussi régulière que forte. La puissance de leur cinéma social -en particulier Rosetta et Le fils- tient à la rigueur de leur mise en scène (à l'épaule), à leurs personnages qui investissent tout l'écran, prisonniers qu'ils sont de leur destin (avant qu'une lueur d'espoir final n'éclaire leur vie...), à l'environnement de leurs oeuvres (l'extrême pauvreté et la misère conduisant au drame), à leur scénario qui n'ont rien de mélo fictionnel et fonctionnel (ici on ne s'attache qu'aux personnages, le drame n'est qu'un moteur de l'histoire, alors que le cinéma grand public aurait fait du drame tout les tenants et aboutissants de ce film), à leur style documentaire unique qui fait fi des longueurs inérrantes au cinéma d'auteur et en fait des éléments de suspens. Une oeuvre, encore une fois, puissante, attachante et dur...