Wenders vient exorciser l'Amérique... A travers les yeux d'un ancien du Vietnam qui cherche d'éventuels terroristes sur le sol US, le réalisateur allemand donne dans la parabole : celle d'un gouvernement qui brasse beaucoup d'air (signifié par l'équipement de haute technologie du bonhomme, ses techniques de surveillance, ses délits de sâle gueule...) pour rien... ou si peu. L'histoire de cet homme résonne bien évidemment comme le cas des preuves virtuelles ayant servi à attaquer l'Iraq. La mise en parallèle de la grande pauvreté dans le pays sonne comme un appel : au lieu de dépenser des millions pour se battre contre des moulins à vent, ne serait-il pas mieux d'endiguer ce véritable fléau du pays d'opulence ? Assurément. Si Wenders ne nous surprendra pas (le film semble s'adresser en priorité au public américain), il nous captive par sa forme (un film de détective un peu à côté de la plaque), ses musiques, ses jolis plans et son émotion quand au message délivré sur l'après 11 septembre : les cris des victimes ne sont pas des appels à la vengeance mais des appels à la paix.