Editorial
Filmographies
Le coin fantastique
Mail
Liens

 

Le jour se lève
Budget = - MF
BOX OFFICE France = ? / ? - ? 000 - ? 000 entrées
BOX OFFICE USA = - M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

"Un homme a tué... Enfermé, assiégé dans une chambre, il évoque les circonstances qui ont fait de lui un meurtrier." Ainsi débute Le jour se lève.
Un coup de feu et nous assisterons à l'un des premiers films en flashback de l'histoire.
Film de studio à l'empreinte inimitable, ce chef-d'oeuvre poético-dramatique jouit d'une qualité visuelle incomparable et d'un cadre unique. Entre les petites maisons pavillonnaires d'alors, décors évoquant une France ouvrière, et cet imposant immeuble qui se dresse, telle la scène du drame qui se joue : une scène de crime, un spectacle mortuaire où tout parait joué d'avance, où l'on semble attendre cette dernière séquence-titre, quand le réveil résonnera tragiquement dans un rayon de soleil annonçant la mort...
Filmé dans un noir et blanc feutré, agrémenté de plans léchés, de magnifiques jeux de lumière et, surtout, de miroir, ces derniers représentant l'introspection, ce regard qui témoigne froidement et sans bruit de sa propre et inéluctable existence, de ses choix inconsidérés ; miroir qui finira par être brisé comme s'il pouvait constituer à lui seul un témoin, le reflet d'un passé douloureux. A cela s'ajoute une caméra qui colle au plus près de ses pauvres protagonistes, avec cette lecture des scènes que d'aucun considèrerons -moi le premier !- comme étant exceptionnelle, renversante parfois, dirigé par celui qui reste l'un de nos plus importants cinéastes.
François n'est ni plus ni moins que le héros de notre quotidien, nous touchant ainsi au plus profond, se tuant littéralement au travail, enfant de l'assistance publique que la découverte de l'amour entraînera dans une spirale criminelle, des choix passionnels. Un Monsieur tout le monde qui a commis l'irréparable et attend son châtiment en se remémorant, comme pour soulager sa conscience ou trouver une faille à son récit. Nous donner simplement son témoignage..
Le jour se lève est une oeuvre qui évoque le destin à travers cette histoire d'amour originale, complexe et définitivement torturée, à la tournure renversante, histoire d'amour fou et de cette jalousie inhérente à l'homme ; entre rires et larmes, amour et rage, passion et déraison. Le tout appuyé par les dialogues cultissimes de J. Prévert ("C'est pas très grand, mais c'est tout petit quand même", "C'est fini le tandem, je reprends mes pédales"...etc). Le jour se lève fait partie de ses films que l'on emporte avec nous longtemps après la vision, imaginant l'avenir des personnages... rêvant de ce bonheur intouchable, improbable.
Gabin s'impose, Jacqueline Laurent est à croquer (avec son petit d'air d'Amélie Poulain... à moins que ce ne soit le contraire) et Jules Berry est sublimement détestable.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

-