Winterbottom sait choisir ses histoires, on se souvient de « Jude », tragédie d’époque à vous arracher les larmes, il nous propose cette fois-ci une nouvelle variation sur l’amour toujours aussi tragique.
Tragique comme les amours impossbles qui le traversent –le garçon qui fantasme, la fille qui baisent tous ceux qui passent, la fille frustrée d’un grand amour de jeunesse- avec ce petit plus, la griffe personnelle de l’auteur, puissante, musicale, colorée, violente et désespérée. Le film ne bouleverse pas le paysage cinématographique mais c’est 1 h 25 de plaisir simple et brut, une histoire qui nous emporte grâce à des personnages profonds qui ne font que se croiser, avec une palme pour le jeune homme étranger, volontairement muet suite au suicide de sa mère, fantasmeur et voyeur complet. Un peu simple d’esprit aussi.
Bref, une œuvre construite autour de ses vies à fortes densités, personnalités, visuellement très atractif (gros plans troubles et biscornus, éléments vus à travers un objet, couleurs nombreuses) et ce jusqu’au final violemment tragique et beau.