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Gone girl

Budget = 61 M$

BOX OFFICE France = 2 674 / 54 215 - 539 000 - 1 921 000 entrées
BOX OFFICE USA = 37,8 / 167,8 M$
BOX OFFICE Monde = 369,3 M$
 

Gone girl est un film de D. Fincher : quelques plans métronomiques et la photo jaune / grise nous plonge à nouveau et avec grand plaisir dans son univers griffé. Mais cette fois ce sont les défauts du monsieur qui vont émerger, ceux observés dans Panic room ou encore The game : un scénario à la maîtrise aléatoire, à la fausse mélancolie. Le vrai sujet du film est assurément le couple : de sa naissance à sa "séparation", ponctuer de tous les aléas qu'un couple peut subir au gré d'une vie (désir d'enfant, problèmes financiers, tromperie, disputes...) ; et il faudra bien garder cela en tête : lorsque les amants feignent, jouent un jeu pour l'autre, tout n'est alors qu'apparence, théatralité (qui est la plus vrai : l'Amy écrivain ou son personnage ?). Car le film va vite, malgré ses 2h30, et c'est ce rythme bancal qui m'a empêcher de m'immerger totalement dans son atmosphère toute particulière, au-delà des couleurs, d'une réalisation léchée et au scalpel, d'une R. Pike toute en nuances et de sa musique joliment lancinante. Etrange car le spectateur y est invité -à pénétrer dans l'oeuvre- tout au long de l'oeuvre : il est pris par la main, découvre les tenants et les aboutissants de l'enquête au même moment que les protagonistes (policier, soeurs, différents héros), n'a jamais un seul temps d'avance sur eux, le scénario prend un malin plaisir à brouiller les pistes, pas celle de l'enquête véritablement, à peine celle du fin mot, mais celles qui nous conduisent à dire : "mais qui est donc le vrai héros de l'histoire ?". A ce jeu il est vrai que le film est une perle, audacieux, ambigüe, suave. Mais B. Singer est bien meilleur à mon sens quant à rendre les apparences trompeuses : plus qu'un film à twist complètement appuyé sur son scénario, c'est un polar un peu tordu, au climat étrange, qui avance à tatons, boitille, sonne parfois carrément faux au travers d'une enquête qui n'est pas si surprenante que ça et pêche à vouloir être trop descriptive, ne laissant pas le spectateur libre de ses mouvements intellectuels ; tout semble couler de source et le suspens est tué dans l'oeuf. Ce film manque tout simplement de relief, est un peu gauche à vouloir travailler la seule psychologie biscornue de ses protagonistes. Il y a une sorte de dichotomie qui ressort après la vision de ce film : il parait plat et presque ennuyeux en surface, comme une série de scènes presque discordantes, peut-être trop étiré finalement, mais si l'on se prend à creuser un peu il y a un travail plus fouillé, induit par un montage allusif et d'une très grande habileté, sur la vie d'un couple et les rapports de domination qui y existerait en son sein (la fameuse notion de "héros" dont je parlais précédemment), l'amour et ses jeu de rôle. Sans oublier la charge contre certains journalistes, plus proche de mouches à merde que d'investigateurs. Je reste effectivement très partagé vis à vis du scénario.

La critique des internautes
 

 

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