Il est des films qui vous font un drôle d’effet, comme si la forte personnalité de leur héros venait taper à la porte de votre conscience… tel ce « Général », ce Robin des bois des famille (il vole aux riches pour donner gîte et couverts aux siens), ce rebel intransigeant (il emmerde autant la police que l’IRA), ce fouteur de merde génial à la destinée qui lui valait bien un film. Un très bon film.
Hors-mis cette photo exceptionnelle (ni noir, ni blanc, ni couleur, ambigu et très personnelle) il y a un scénario construit autour de son personnage, parfois hilarant, parfois grave, pour un film dont on se délecte au fur et à mesure de sa progression, offrant nombre de scènes mémorables (la crucifixion, l’enfant et le pigeonnier, les vols audacieux, les méthodes policières…). Et un Général dont on a pas fini de faire le tour (sympathique mais véritable voyou, bon père mais tétu, incorruptible mais vendeur au plus offrant ; en tous les cas « cactus » sur lequelle s’asseoit une société imparfaite où gendarmes et voleurs s’attirent, se repoussent et se confondent…). Bref, un petit film aussi discret en salles que tapageur en notre âme… et ce, longtemps après sa vision.