Des noms prestigieux devant (Wahlberg, Goodman, Lange) et derrière la caméra (R. "La planète des singes" Wyatt) : The gambler avait tout pour lui. Ce remake du Flambeur nous présente donc un joueur compulsif qui a tout du loser pathétique ; mais c'est un peu plus complexe que cela. Vous connaissez le refrain : sauf qu'ici tout est lié avec cette drôle d'addiction au jeu où cet anti-héros joue jusqu'à perdre ; ce film est un essai sur la réussite (les cours du profs et son statut, la réussite des parents, l'éventuelle réussite de l'étudiante, la réussite du basket-baller), l'échec (voulu pour se démarquer de sa famille et pour soigner sa frustration névrotiquement suite à l'échec de sa publication) et la liberté. Il faut reconnaître au réalisateur qu'il est bourré de talent, sachant capturer une atmosphère crépusculaire, faire parler ses images. Il sauve à lui seul le film. Car c'est par le scénario que le film pêche : l'impression tout d'abord de voir deux films en un (l'histoire du prof qui n'a pas assez de relief et celle du joueur), un film un rien boiteux, ayant du mal à se concentrer, à joindre les deux histoires et à dire tout ce qu'il a à nous dire ; en tout les cas loin d'être maîtrisé alors qu'il avait tout les atouts en main. "L'immoralité" du propos (perdre autant d'argent à cause de problèmes psychologiques alors que tant de gens souffrent d'un manque) est somptueusement contrebalancée par le final qui démontre avec force de persuasion que la liberté n'a pas de prix. Et puis J. Goodman est gigantesque, comme d'hab' !