Deux millions de français sont allés voir un
film nostalgique… et ce n’en est pas un !
Non, non et non… où durant une petite minute seulement
; cette vision me semble trop restrictive. Les personnages du
film vivent hors de la société et ils pourraient
exister aujourd’hui (cf. Box of moonlight),
ce sont des libertaires, des anarchistes pacifiques et naturalistes,
intemporels, qui jouissent de la vie au quotidien et ont compris
que le travail est esclavagiste si son but unique n’est
que de faire vivre et seulement faire vivre (ils ont l’intelligence
d’utiliser la société, et non le contraire
–cf. le bourgeois qui a quelque peu retourné sa
veste et qui représente l’anti-thèse du
« marais » ; la bourgeoisie comme anti-thèse
et non pas, comme chez les nostalgiques, la modernité
ou le futur- de puiser en elle leurs ressources nécessaires,
quelqu’elles soient.).
A la fin, la vieille dame regrette moins son passé en
tant que « passé » qu’une certaine
idéologie qui est moins répendue, de celle que
l’on a du mal à maintenir où à redécouvrir.
Passé ces considérations, ce film est un véritable
bonheur d’environ 1 h 45, joyeux de bout en bout, hilarant,
anti-dramatique (tout le monde sait que le boxeur ne fera rien…),
nature. Jouissant d’une photo exceptionnelle –pour
un film français-, s’ajoute une morale exceptionnellement
adéquate à l’âme humaine et un scénario
d’une richesse rare, très bien dialogué,
des images à la beauté vivace. Disons le haut
et fort : c’est un petit chef-d’œuvre !
Certains reprocheront au réalisateur son abscence, sa
distance, son manque d’engouement. C’est en fait
un film hawkien dont on peut penser qu’une forte personnalité
aux commandes aurait tuer, par trop indigeste. Contentons nous
d’étudier les cadres.