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Contagion
Budget = 60 M$
BOX OFFICE France = 1 636 / 39 596 - 394 000 - 686 000 entrées
BOX OFFICE USA = 22,4 / 75,7 M$
BOX OFFICE Monde = 136,5 M$
 

Une femme tousse, un homme titube, quelqu'un est pris d'une violente poussée de fièvre. Puis on dénombre un mort, puis deux ; puis des dizaines, soudain des milliers : Une maladie inconnue et foudroyante s'apprête donc à ravager le monde.
Soderbergh s'appuie intelligemment sur un casting qui donne le tournis, une photo marquée et marqueur -notamment géographique-, ainsi qu'une montage alterné toujours percutant.
Le film était impressionnant en 2011, aujourd'hui, en pleine pandémie, il est absolument éloquent, abasourdissant de clairvoyance. Efficace, précis, méthodique, réaliste et incroyablement documenté, on y retrouve tout un vocable bien connu dont je ne peut m'empêcher de dresser ici la liste afin de bien comprendre les thématiques abordées et la justesse du propos, sa précision documentaire : symptômes, transmission, taux de reproduction du virus, quarantaine, fermetures d'école, confinement, immunité, distanciation sociale, protocole sanitaire, ruée sur la nourriture, OMS, remèdes pseudo-miracles, fake news, complotisme, mutation, vaccin et effets secondaires, antivax, pass sanitaire. Et les inévitables masques !
Ici les héros sont des médecins et des chercheurs, les véritables héros du quotidien ; pas forcément les stars, assujetties elles aussi, pour certaines, aux aléas de la maladie.
Passionnant et terrifiant de A à Z : aujourd'hui on sait que l'on ne sera pas détruit par une comète, l'explosion du soleil, le nucléaire, la pollution ou une obscure société secrète... mais par un microscopique être vivant. Contagion l'avait vu venir et parfaitement cerné. Aussi incroyable que cela puisse paraître lors de son premier visionnage.

L'analyse du film tel que je l'avais vu en 2011 :
"Un film médical, hésitant, très documenté, un anti-film catastrophe qui sait suivre ses personnages sans les scénariser (pas de trauma, d'histoire -ou très peu-, de problèmes, d'envie, pas plus que de leçon...), une oeuvre strictement chronologique et froide comme sa musique électro, sa photo glaciale et parfois charnelle, une oeuvre qui frôle le documentaire -hors mis tout ce qui concerne la mise en scène implacable. Pas de véritable suspens, pas de héros, une intrigue linéaire, quelques sous-intrigues peu encombrantes qui servent le propos initial ; ce film est en fait un simple constat : la logique y est effectivement médicale, le côté social n'a rien de cinématographique et se concentre sur les dérives d'une situation soudainement extrême (profiteurs, chaos, héros de l'ombre vite oublié, fabulateurs...etc).
Mais il sera justement difficile de s'attacher au film, pour toutes les raisons sus-citées, parce que le scénario décode le genre et, peut-être, se cherche un peu : pas assez fictif pour certains, trop SF pour d'autres, pas assez docu ou pas assez cinématographique, balisé. Il manque, pour ma part, une chose tout de même essentiel, même si le projet est plus que louable, il s'agit de cette émotion qui nous permet de nous impliquer complètement dans le film. Un anti "Alerte !", un nouveau genre issu du docu-fiction télévisuel et à l'ambiance aussi peu engageante qu'un protocole militaire d'urgence. L'art du montage "soderberghien" pointe le bout de son nez à la toute fin".

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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