Peckinpah est un génie du 7ème art – voyez ce montage qui passe du plus banal au plus extravagant, nous entrainant obligatoirement dans la folie ambiante ; voyez sa réalsiation au couperet, d’une rare puissance, dérangeante. Et puis il y a ce bon sang de scénario… cet américain qui fuit la violence urbaine pour, finalement, se retrouver face à la sauvagerie rurale. Voici la brillante analyse qu’en fait le grand Sam et telle que je l’est ressentie :
Nous avons une communauté, petite, isolée et rongée par l’ennui – tous se connaissent, la loi n’est l’affaire que d’un seul homme, l’alcool coule à flots, l’étranger est mal vu (et le malaise que celui-ci ressent est presque palpable dans le film) et les passions peuvent se déchainer à la moindre occassion (une belle femme entrainera un viol, la dégénérescence d’un homme dû au renfermenment de cette communauté –ils se « reproduisent » entre eux- et le massacre final). Et Sam n’y va pas par quatre chemins : il est carrément cruel. La scène de viol est affreusement longue, contemplative et le montage alterné crée le malaise. L’assaut de la maison est époustouflant, violent et sanglant. Oui, tout comme dans les centre ville yankees ou les banlieues européennes, l’ennui est la pire des arme, il est à l’origine d’iune certaine violence, d’un déchainement de passions humaines.
Le personnage de D. Hoffman est magnifique : un timide incapable de s’imposer, un lâche, un poltron insupportable que l’on va pousser dans ses derniers retranchements et qui va faire face à la violence en devenant aussi fou et sauvage que ces adversaires. La dernière réplique est intéressante : il n’a plus de maison ; il faut pas le comprendre au sens « physique » (vitres cassées, désordre…) mais psychologique ; il n’a plus de vie privée (l’extérieur à envahit l’intérieur, sa femme a été violée, il ne se sent nulle part chez lui tant la violence l’a rejetée, tant elle s’est imitié dans sa vie). Une merveille.