L'histoire, on la connait semble-t-il par coeur depuis plusieurs décennies... on l'a entre aperçu aux news de 20 heures. Mais jamais on ne l'avait vécu de l'intérieur, et ça, il n'y a pas meilleur remède contre l'hypocrisie occidentale. L'histoire ? La chaine alimentairo-commerciale qui subsiste entre l'Europe (mais pas qu'elle...) et le continent africain. Des travailleurs qui survivent à peine avec 1 $ par jour, se voient contraint d'abandonner leurs enfants dans la rue, livrés à la misère, à la drogue, à la barbarie sexuelle, au sida, tout celà pour que nous, européens obèses (on peut le dire !) puissions gaspiller à volonté ces matière premières que l'on trouve en abondance par chez nous... Mais au-delà de cette exploitation honteuse et inhumaine il y a un autre vice caché : en échange de quoi ces pauvres bougres travaillent-ils pour nous ? En échange d'armes, ces armes qui ont déjà meurtris de trop le mythe de l'un des plus beau continent du monde ; un génocide silencieux que nous cautionnons à chaque fois que l'on ouvre la bouche pour manger... Une oeuvre forte, très forte, à la limite du supportable pour qui possède une once de conscience civique, une oeuvre qui va bien au-delà des images dures qu'elle délivre (enfants démembrés, se battant pour une poignée -et ce n'est pas une métaphore- de riz, se droguant... des gosses qui ont l'âge des notres). On suit la chaine alimentaire, du producteur, à l'usine de transformation de la matière première (ici, la perche du Nil) puis aux cargos qui enlève leur précieux trésors, des transporteurs qui arrivent vides où plein de morts. Un cri cinématographique, une dénonciation en règle d'un système d'esclavage moderne où les pauvres mangent leur propres déchets pour survivre, où le "bon blanc" ne donne plus de l'eau de feu pour les tenir en respect, mais leur injecte le sida et leur vend des armes. J'ai eu honte, tellement honte en visionnant ce film ; honte de ne rien faire. Il faut que celà change absolument !!!