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Bande de filles

Budget = 3 M€

BOX OFFICE France = 1 815 / 25 146 - 141 000 - 307 000 entrées
BOX OFFICE USA = - M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

Bande de filles où l'éternel film sur la banlieue ? NON ! La seconde scène, après la victoire, le retour dans la cité et son silence soudain remplace bien des mots et nous fait comprendre le véritable sujet du film : le patriarcat. C. Sciamma a été très justement inspiré en ne stigmatisant pas ses héroïnes : ce ne sont pas leurs origines qui justifient leur état mais bel et bien cette cruelle absence de père et ce milieu dur où les hommes ont plus facilement tendances à s'affirmer par la force. Alors c'est vrai que le film nous raconte sans doute ce que l'on sait (30 ans de cité pour ma part...) : le quotidien de ces gamines de banlieue, les insultes, les rixes, les brimades, la pauvreté, l'échec scolaire, le racisme, le sport, la glande, les amours difficiles, la petite et la grande délinquance ; rien d'innovant. Mais ceci n'est finalement qu'une toile de fond pour nous décrire autre chose : le point de vue féminin sur un sujet toujours brûlant. La difficile émancipation et le patriarcat -plus que le machisme- d'une société abandonnée à toutes formes de violence et où les grands frères deviennent les substituts paternels, tout-puissant et abusant de leur pouvoir, de leur force physique ; le fantasme d'une autorité. Il y a une scène hautement symbolique à ce propos : lorsque le grand frère a enfin un peu de tendresse pour sa soeur, tout du moins un rien de reconnaissance, lorsqu'elle revient victorieuse d'une bagarre, vengeant sa copine ; la reconnaissance dans la guerre. Les codes de la cité prennent alors toute leur importance (la fille n'a pas les mêmes droits, les relations codifiées entre garçons et filles) et l'histoire de ces gamines finit par nous toucher, prisonnières de leur statut de femme, quoiqu'elles fassent. La réalisation y est minimaliste et brute, mais ne nous y trompons pas : le dernier plan, aussi simple soit-il, en raconte beaucoup plus qu'un long discours, de la rage qui anime ces gosses pour poursuivre leur chemin de croix dans ce flou social, et la difficulté d'être une femme dans une cité. Un film courageux même si pas foncièrement original, des actrices aussi belles que pudiques et brillantes.

La critique des internautes
 

 

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