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Casablanca
Budget = 0,950 M$
BOX OFFICE France = ? / ? - ? 000 - 3 574 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,181 / 10,5 M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

Nous sommes accueilli par un noir et blanc racé, subliment éclairé : visuellement Casablanca séduit d'emblée. Il s'agit d'un travail de velour qui ravit nos yeux et finit par toucher nos coeurs ; et peut-être même nos âmes tant la magie de ce film reste intacte près de 80 ans après sa sortie !
Casablanca jouit d'une réalisation absolument prestigieuse, avec une caméra étonnament mobile et des inserts de génie qui découpent à merveille chacune des scènes ; une vision globale d'exception. Cette manière d'avancer en traveling sur les acteurs, signifiant l'ouverture d'une séquence, puis, à l'aide d'un traveling arrière, de conclure de la plus belle des manières ne peut laisser indifférent.
Ce qui nous souffle tout autant c'est la vitesse prodigieuse à laquelle progresse le film au gré d'un montage très cut, pour ne pas dire très moderne, qui insuffle à l'histoire un rythme presque étourdissant, en tous les cas pas loin d'être inhabituel pour l'époque.
Il y a dans ce scénario original tout le jeu des tensions politiques de la guerre, mais vues depuis le lointain Maroc, dans un film de studios fortement dialogué ; depuis les magouilles pour fuir loin de la guerre, de l'Europe, jusqu'aux sacrifices de soi pour une cause plus grande. Le salut de l'humanité. Un scénario foisonnant et très riche aux séquences d'anthologie (celle de la Marseillaise est réputée pour avoir été tournée avec des acteurs qui ne feignaient point leurs larmes...), oeuvre morale mais jamais moralisatrice, qui parle d'amour et de haine, beaucoup de liberté mais également de l'homme en tant que créature capable du pire mais également du meilleur.
Mieux qu'une love story brisée par la guerre, le film est une romance complexe et fascinante, celle d'un triangle amoureux qui se construit au gré des souvenirs, reconstituant le puzzle d'une vie, d'un amour, d'une intrigue. D'un futur également.
Beaucoup de personnages vont traverser l'écran, nous happer, nous étonner, nous séduire, nous donner envie d'haïr. H. Bogart en homme effondré et sombre, mais tellement fier, la sublime I. Bergman en femme partagée entre l'amour et le devoir, Peter Lorre qui promène son incroyable regard sur les quelques moments où il est présent à l'écran ; ainsi que C. Rains et son rôle complètement ambivalent, entre la séduction envers les nazis pour survivre, les petits avantages immoraux dont il ne se prive pas (une séquence hallucinante) et son amour pour son pays, amour qui surgira de la meilleure des façons.
Oeuvre vivante, film atmosphérique qui vous prend et qui ne vous quitte pas de sitôt, ce genre de film que l'on emporte avec soi, depuis les décors du club jusqu'aux extérieurs d'un Casablanca idéalisé, depuis les jeux de regards éloquents que se lancent Rick et Ilsa du début à la toute fin, jusqu'à cette image finale de l'avion décollant vers un monde meilleur, en passant par des dialogues succulents et inoubliables. Une oeuvre puissante et imposante, quasiment impalpable. Tout bonnement magique.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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