La vie d'une autre

Après 15 minutes l'envie de fuir nous prend, même si l'on imagine par la suite l'intension du scénariste... En s'appuyant sur un pitch fort mais ne sachant trop comment le développer (j'en veux pour preuve une bande son jukebox en forme d'excuse...), découvrant un Binoche qui cabotine infernalement, lassant très vite le spectateur et, enfin, ratant de prime abord le coche de la métaphore (le changement de vie), il va vous falloir être fort pour dépasser la première moitié et s'accrocher afin de trouver un film qui augmente en qualité au fur et à mesure qu'il défile. Pas de tricotage facile en rapport avec le saut dans le temps, rien d'embarrassant, une réalisatrice qui s'avère être intéressante même si elle en fait parfois un peu trop, le film trouve le bon rythme en lançant définitivement les questions : Qu'est-il arrivé ? Pourquoi ? Et si le film parvient finalement à tenir en haleine à ce propos, l'intéret est à mon sens tout ailleurs et se révèle, comme le film, en dévoilant la réflexion inhérente à l'oeuvre : si l'on avait assez de recul sur notre propre avenir, si on se posait sans doute suffisament de questions à son propros, on prendrait la vie avec philosophie et surtout de façon radicalement différente, avec du recul, et nous ne commettrions pas les mêmes erreurs ; réfléchissant aux conséquences avant d'agir. Pour garder l'âme amoureuse au sein du couple, il est nécessaire de se souvenir des premiers jours, des premières heures, ces moments qui pourraient sans doute sauver bien des couples de la déroute, ces couples sans mémoire qui se défont non pas à cause de l'amour mais à cause d'une routine, d'un idéal malmené au fil du temps. Ca ne sauve qu'en partie le film, mais c'est déjà ça.