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Videodrome
Budget = 6 M$
BOX OFFICE France = 694 / ? - 942 000 - 226 000 entrées
BOX OFFICE USA = 1,2 / 2,1 M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

Encore et toujours l'un des films les plus puissants de son auteur et des plus réussis. Une vision cauchemardesque de l’emprise télévisuelle couplée à une vision sado-masochiste de notre rapport avec ce média ; un choc émotionnel et mental. Brillant, ne serait-ce qu'au niveau visuel, via cette photo charnelle et étouffante, orangée et rouge, ces corps sujets à toutes les pires et les plus surprenantes métamorphoses, mutilations (L'ouverture vaginale dans un abdomen, une main qui « absorbe » un revolver, un type qui implose lentement …). Mais Cronenberg évite avec sagesse tous débordements sanglants, même s'il aime à parler de viande, de chair sans âme ; de plus sa réalisation est très racée et il y a tant de significations derrière ses mouvements lents, larges et si douloureux parfois, derrière ses plans fixes et contemplatifs qui rendent si mal-à-l'aise. Un film visuellement violent et douloureux, aggressif et jouissif. C'est ainsi que la critique de notre univers télévisuel va s'en trouver être encore plus cinglante : votre « ami » est votre pire ennemi, elle est nocive, sexuelle, violente, gargantuesque, elle vous détruit de l’intérieur telle une drogue, vous lui appartenez, vous croyez aveuglément en elle, en ce qu'elle vous propose. Chocantes sont ces scènes voyeuristes de sado-masochiste très snuff… mais vous ne détournerez jamais le regard, attirés comme des mouches… oui, car le héros de ce film, c'est bel et bien vous, spectateur !
Admirez ces métaphores kafkaiennes de l'homme fouettant son maître, de l'homme-magnétoscope qui absorbe directement les images, de l’homme qui ingère la violence d’une arme comme partie intégrante de lui- même. Décrypter c'est adoptez le point de vue de cet auteur toujours très en avance sur son temps, très réfléchi et intéressant ; son film est à l'image de notre monde : absurde, excessif, méchant, violent et complaisant. Cronenberg nous parle de cette télévision devenue racoleuse à l'extrême et de la fascination qu'elle exerce sur les spectateurs. Son film est une réflexion sur la violence des images, sur l'influence de la télé sur notre conscience, réflexion sur les nouveaux médias, véritables sociétés secrètes désirant avant toutes choses avoir la main mise sur nos esprits par une espèce de communion contre nature. Le symbole de cette communion étant ce que j'interprète comme étant une espèce de nouvelle forme d'acte sexuel / sexué : la K7 / l'image / le média étant la verge médiatique qui pénètre en nous et nous fait jouir. C'est tout autant une réflexion sur le réel et sur sa perception : les images nous manipulent, devenant peu à peu le reflet de nous-même.
C'est pourquoi dans ce film le "sur-naturel" surgit d'où on ne l'attend pas... Images inédites, viscérales, étonnantes, fantasmagorie très personnelle, symbolique et tout autant évocatrice.
Merci à Trevor Jones et à l'incroyable J. Woods pour leur composition respective et sans faille.

NOTE : 17 - 18 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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