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Southland tales

Richard KELLY
(15-16)

Un début documentaire façon Le jour d'après -une attaque terroriste nucléaire-, puis une 3ème guerre mondiale vue par le biais de la télé, puis l'histoire d'un homme, d'une enquète autour de sa disparition ; une histoire de quelques autres personnages et d'expériences secrètes... Derrière son aspect science-fictionnel, entre B-movie (à la fin...), film intello prétentieux et oeuvre visionnaire-apocalyptique, se cache avant toute chose un prétexte à une dissection dans les règles de l'Amérique d'aujourd'hui (mais d'autres pays se reconnaitront...) : la perte de libertés fondamentales d'une société qui se veut continuellement en guerre, une société de plus en plus controlée par son gouvernement ; limitation de la liberté de circulation, présence policière armée ayant le droit de tuer, omniprésence télévisuelle dont le reflet du monde n'engage qu'elle, contrôle absolu des flux internets et atteinte partielle aux droits civiques. Le film évoque également les problèmes culturels de l'Amérique de Bush (auquel un candidat ressemble étrangement...) : problème avec les questions du sexe (une théorie : l'abstinence entrainerait la folie meurtrière), du marxisme, problèmes environnementaux et de recherche de nouvelles énergies, problème avec les armes, le racisme, la religion (le thème de fond), problème avec la paranoia et le terrorisme. Ce film présente un pays au futur proche qui ne semble plus être qu'un déni de démocratie ou seule la falsification des élections deviendrait une arme efficace... Sacré oeuvre ! Un format ambitieux, un patchwork d'idées et d'images singulières et variées (du docu, au cartoon en passant par le film musical, l'émission TV...), étranges, parfois opaques, en tous les cas touffues ; c'est osé, vraiment osé, complètement différent de ce à quoi l'on pouvait s'attendre même si le fatras de personnages, les multiples liens entre eux et leur histoires complexes plus ou moins imbriquées risquent d'en faire décrocher plus d'un et demandera moult efforts aux autres pour rester accrocher au dernier wagon. Car finallement ce n'est qu'une histoire de chantage un brin tordu, de dimension parallèle, de drogue, d'apocalypse et d'écologie avec une ribambelle d'acteurs en contre-emploi (The rock en acteur-marionnette, C. Lambert en vendeur d'armes, S. W. Scott en passager de la 4ème dimension, J. Timberlake... en chanteur... etc) ; un film qu'il fallait avoir les c.....s de produire et de sortir en salles, sachant que le rejet serait immédiat (et ils sont où les distributeurs frenchies ???).