Gerard KARGL

Journal intime d'un schizo par un réalisateur "médical". Voici le second et ultime film d'un génie méconnu, d'un talent gâché par le manque de succès : Kargl évoque son personnage en le filmant en contre-plongée, de façon aussi analytique que le scénario, au plus près du personnage, en parfaite symbiose afin que l'on adopte son point de vue, que l'on prenne place dans ses habitudes. La multiplication de plans inventifs (ceux qui suivent les mouvement du personnage en lui tournant autour... en 1983 !!!!!!!) finissent par rendre complètement fou un spectateur noyé par un script réflexif, détaillé au possible, une mise en abîme sur un être atteint de folie, sans artifice, sans tabou ; ce voyage dans la folie, sans échappatoire possible, ni air frais est effectué au travers d'une oeuvre poisseuse qui met mal à l'aise, une oeuvre méthodique qui prend son temps et ne sacrifie jamais son idée : la frustration ressentie par le spectateur à la fin, frustration dûe aux promesses du tueur qui n'aboutiront pas, n'est que le sentiment schizophrène du "héros" qui vient s'installer dans nos petites têtes ! Effrayant...