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[Rec]

Jaume BALAGUERO - Paco PLAZA
(15-16)

La question qui est posée par ce film possède un intéret purement cinématographique : comment renouveler le genre horrifique (épouvante, pour être plus exact) qui se parodie, se remake et se séquellise (?) tant ces dernières années et, ainsi, retrouver les sensations de peur inhérente et induite par ce type de film ? Le scénariste n'a pas oublié un certain Blair witch qui avait, mine de rien, révolutionné le petit monde de l'épouvante sans pour autant faire de "petits" dignes de ce nom. Et la méthode est ici la même : effacer cette distanciation entre le réel et la fiction, celle qui permet aux spectateurs de ce mettre à l'abri d'une certaine forme de peur, et rendre crédible un spectacle pur. Rien d'intellectuel là-dedans (hors mis le petit discours sur l'indécence de la TV et la déontologie de ce média) mais une véritable réflexion diégétique. Le sujet est d'emblée bluffant, peut-être même plus que la mise en forme dans un premier temps ; c'est une oeuvre un peu hystérique mais imparfaite car les acteurs ne semblent pas aussi investis qu'ils le devraient, les dialogues sonnent un peu faux et la construction de l'histoire laisse à désirer dans la mesure où les temps morts n'apportent que peu de chose (rappel : le film ne dure que 1h15). Mais la deuxième moitié du métrage emportera aisément l'adhésion du plus rétissant des spectateurs : grâce à la réalisation jouant sur, d'une part le point de vue (suggestif = nous sommes presque dans les baskets du caméraman, vivant sa vie comme dans un jeu vidéo), et d'autre part le champ de vision restreint qu'offre un filmage sur un seul et unique angle ; le réalisateur nous a enfermé, prisonnier sans défense que nous sommes de sa caméra, à la merci des hors champs, du non-vu, d'un inconnu alors terrifiant, magnifié par la vision nocturne de la caméra à la fin (réduisant encore plus ce que l'on peu voir et apercevant seulement le reste). On retrouve enfin l'essence du cinéma que l'on a tant aimé : de la suggestion avant tout et un part de pur hasard que n'offre que rarement ce genre de films Ô combien prévisibles. Une fin hautement intense et gravement flippante comme rare le 7ème art parvient à nous en offrir, une véritable expérience horrifique qui redéfinie en quelque sorte tout le genre. Un film qui communique son stress...

 

La critique des internautes
 
Sortant sur les écrans français quelques temps après l'excellent Cloverfield , [Rec] lorgne pourtant plus dans la lignée du Projet Blair Witch. [Rec] s'affirme d'emblée comme un reportage dans tout ce qu'il y a de plus normal , une journaliste et son caméraman vont passer la nuit à filmer des pompiers à la caserne et les filmer dans une eventuelle sortie pour diffuser cela dans une émission nocturne. Tout commence donc comme il est dit dans le film comme une nuit "normale" , puis un appel , 2 pompiers sont envoyés dans un immeuble , la journaliste et le caméraman y vont aussi , là les choses ne se passent plus tout à fait comme prévu. De l'ambiance décontractée qui anime le début du film , une tension entre en jeu et monte crescendo , ce qui fait la grande force du film c'est que du début à la fin on le vit totalement comme si l'on était présent sur les lieux , un aspect de réalisme tel qu'à un certain moment chaque rebondissement ou presque fait frissonner. Le film vraiment bien écrit et maitrisé de bout en bout , [Rec] confronte le spectateur face à une peur primale et viscérale sans l'utilisation du moindre effet , du moindre artifice et ça qui et cela est vraiment impressionant et permet de constater le talent visiblement très grands des deux réalisateurs Espagnols Jaume Balaguero et Paco Plaza. Les personnages campés par des acteurs tous non-professionnels qui permettent au spectateur de s'identifier à eux facilement , car tous sont humains ,et les situations nous renvoient directement à la réalité et nos potentielles réactions dans ces memes situations, en effet l'intelligence de [Rec] c'est de ne jamais donner l'impression d'etre face à une oeuvre de ficton. [Rec] utilise son concept jusque dans les dernières limites comme aucun film auparavant et moi qui n'ai jamais réellement eu peur devant un film peut garantir que de voir le film au cinéma le soir ça terrifie comme rarement. Radical et terrifiant : Une Bombe.


NOTE : 16,5/20

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