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Poulet aux prunes
Détails du film sur InCiné

Marjanne SATRAPI - Vincent PARONNAUD
(13-14)

La vie d'un joueur de violon en Iran n'est pas forcément un sujet très motivant pour un spectateur... et pourtant ce film est original et bon du début (même si le scénario peine à décoller) jusqu'en sa toute et émouvante fin. Véritable OVNI dans le paysage cinématographique français, cette oeuvre est avant toute chose visuelle, chose rare dans un cinéma assez pâle et fade dans sa grande majorité. Ce film est narré comme un conte, rien qui ne ressemble à un biopic fictif allant de la naissance du personnage principal jusqu'en sa mort, et use de tous les artifices pour nous immerger dans un monde très proche de la littérature, depuis cette photographie hésitant entre le cartoon et les images d'Epinal, l'imagerie des vieilles cartes postales, jusqu'en ces véritables essais cartoonesques, ces éclatements de couleur collant à chacun des récits qui y est fait ; cette débauche d'effets criards mais parfaitement réussis ne pouvait plaire à tout le monde... surtout pas à la classieuse Académie des César... Mais Poulet aux prunes n'est pas qu'un simple artefact visuel débordant gratuitement de beauté, c'est également un scénario bouleversé, complètement atypique, se permettant une narration mélant le passé, le présent et le futur, n'hésitant pas à dévoiler la fin pour nous éloigner du véritable sujet du film : une histoire d'amour complexe et sublime qui trouvera sa raison d'être et expliquera la raison d'être de ce film. S'il n'est pas véritablement fantastique, Poulet aux prunes introduit le personnage d'Azraël, symbole de la Mort et, tout de même, narrateur du récit, et reste visuellement très proche d'une fantasy orientale. Les personnages secondaires, justement, y sont tous superbement décrits dans des histoires en aparté, la réalisation y est fougueuse et contribue au ton de l'oeuvre, ton à part que les acteurs adoptent avec une immense joie ; un très beau film à découvrir.

 

La critique des internautes