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Planète 51

Jorge BLANCO
(15-16)

Nous sommes tous des étrangers (des extra-terrestres) dans les yeux de quelqu'un... Et c'est pour celà que l'idée de ce petit cartoon est brillante : un humain débarque sur une planète alien et se retrouve ainsi en position d'envahisseur, de menace extra-terrestre. On débute avec un hommage obligé aux séries B des années 50 (la belle époque des invasion ET de toutes sortes), un p'tit clin d'oeil à la saga Alien (sacré chien !) et on va vite comprendre que la toile de fond de ce film est les fifties, le fond de commerce les références qui vont se multiplier, se démultiplier (Star Trek, Chantons sous la pluie, Plan 9, Star wars, Terminator, 2001, E.T., tous les classiques de la SF des années 50,... impossible de toutes les citer !) dans tous les styles possibles et imaginables (dialogues, musiques, scénario, clins d'oeil aux séries TV, films en tout genre,...etc) ; un véritable régal pour nos cerveaux cinéphiles. Mais le bonheur ne s'arrête pas là : le comique de situation et les dialogues font toujours mouche pour la simple et bonne raison qu'ils sont tout bonnement hilarant, fins (le gag de l'affiche est tout simplement génialissime), parfois salace (le bouchon !), caustique (le portrait croquant du militaire raciste, coincé, violent et crétin) ou moqueur et, mieux que ça, cette drôlerie ambiante ne va jamais s'essouffler... chose tellement rare. L'idée de recréer un monde à l'image du nôtre permet aux scénaristes de se vautrer glorieusement dans la référence et de laisser leur imagination en roue libre, l'esprit du spectateur pouvant s'appuyer sur cet univers connu comme sur une canne, comme s'il eussent regarder leur propre monde avec un regard extérieur ; et c'est ainsi que la morale sur la tolérance passera comme une lettre à la poste ! Autant de qualités avérées qu'il est fort dommage que l'animation soit bien trop lisse et léchée, d'une froideur totale. Je terminerai par le meilleur gag du film (pour ceux qui l'ont vu) : "Drôle d'emplacement pour une antenne" ; comme quoi on peut faire rire petits et grands avec des gags... osés. Nous sommes décidément tous l'alien de quelqu'un...