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Phénomènes paranormaux

Olatundi OSUNSANMI
(15-16)

Un film qui s'appuie sur des faits réels, images d'archives, vidéos policières et témoignages audios à l'appui ? Pour de vrai ??? Qu'importe : le principe est absolument génial et formidablement original pour impliquer complètement les spectateurs dans ce sujet délicat, comme si on assistait à l'un de ces faux-documentaire TV qui mêle images "réelles" et reconstitution ; on finit par plonger dans le film et se surprendre à flipper... pour de vrai ! L'histoire ? Une psychologue dont le mari a été assassiné sous ses yeux par une personne dont elle ne se souvient pas du visage enquête sur les troubles du sommeil de ses concitoyens. Un double mystère original tant sur le fond que sur la forme, trouble et franchement troublant, pour un film qui diffuse le malaise à merveille, une ambiance froide, nous offrant des séances d'hypnose vraiment réalistes et des acteurs dirigés au scalpel. Pas d'effet, de simples voix et un sujet qui touche du bout des doigts le doux et effrayant domaine de l'inconnu, de l'inexplicable, celui qui défie la raison en le confrontant à la science de l'âme (la psychologie). Ajoutez une pincée de prétexte historique des plus crédibles, un mystère qui se dévoile peu à peu et permet d'acclimater un spectateur pas forcément acquis à cette cause, on voilà qu'on se surprend à croire à l'incroyable... car il est réellement gênant de jeter un oeil sur ces images d'archive, de se poser sans cesse la fameuse question qui est de savoir si folie il y a, de connaitre l'étrange relation qu'il existe entre le "meurtre" et cette folie collective, de repenser aux témoignages. La fin n'en dévoile pas trop : les images vues laissent le doute à qui s'est laissé prendre et le corps non retrouvé soulève nombre de questions. La psychologue plus folle que ses patients... déjà vu ? Décevant ? Non : perturbant. D'autant plus que la musique du film est proprement glaciale, à la manière d'un E. Goldenthal au mieux de sa forme et que la réalisation est à la fois habile et inventive, la caméra servant très justement à déstabiliser le spectateur en restant très fragile. Certains regretteront par contre le titre français... d'autre se diront que le titre V.O. en dit déjà trop...