Adaptation réussie d’un conte moral qui trouve des répercution de nos jours auprès de ces adultes puérils qui rejettent toutes les lois naturelles et notamment ceux de la vieillesse. La réalisation joue sur les changements d’angle, les zooms judicieux et les plans recherchés. Les belles images représentent l’apparence de Gray, le scénario la pourriture qui ronge son cœur par manque de soins.Un film, donc, très visuel, plein de détails d’arrière plan, de changements soudain de couleur (laideur du portrait mise en valeur ironniquement ?). Une très belle scène de meurtre ; dramatique. L’évocation de Bouddha n’est pas innocente, les philosophies se rejoignent : d’abord bien s’occuper de son cœur. Quelques reproches pourtant : un film bavard qui nuit aux qualités expressives de la réalisation, le protrait du titre nous est trop rarement dévoilé (et son évolution ?), un peu démonstratif parfois (l’insistance quant à l’apparente innocence du visage) ; mais rien qui n’altère cette sagesse populaire que seuls les ignares de bourgeois prétentieux semble ignorer : l’habit ne fait pas le moine !