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La mouche
Budget = 15 M$
BOX OFFICE France = - / ? - ? - 2 119 000 entrées
BOX OFFICE USA = 7 / 40,5 M$
BOX OFFICE Monde = 60,6 M$
 

En éliminant l’erreur "scientifique" grossière de l’original (de Kurt Neumann), Cronenberg y a gagné en réalisme et en pathétisme. Il nous livre ici un travail abouti tant sur le plan scénaristique (la décadence physique méler aux conflits intérieur du héros ; métaphore de la dégénérécence ineluctable du corps humain) que sur le plan visuel (réalisation toujours en adéquation au sujet). Les effets spéciaux fonctionnent à merveille (Chris Walas impose définitivement son talent), les acteurs sont irréprochables (Goldblum y trouve son plus grand rôle avec celui de Mr Frost). Un Cronenberg toujours aussi charnel et viscéral mais un plus grand public.

2nde vision : Derrière l'excitation de la découverte scientifique, il y a ses limites, les dangers qui apparaissent avec l'expérience empirique. Du fantasme futuriste aux possibilités immenses jusqu'à l'imprévisible cauchemar, la réalité se cache toujours derrière le rêve. Le scénario nous fait vivre toutes les étapes, depuis l'excitation du début jusqu'à l'intensité du cauchemar final
Cronenberg, en passant par Hollywood, nous livre l'un des meilleurs remakes de l'histoire du 7eme art, en s'appropriant le thème et l'univers et en l'adaptant à son univers, ses propres visions, ses obsessions ; selon lui l'homme n'est fait que de chair, il est intimement viscérale. Son corps n'est qu'un habitacle, transformable, toujours en mutation. La transformation de la chair est aussi la transformation de l'âme : transformation, ici, parfaitement détaillée, précise, chirurgicale et psychologique. Hideuse et absolument terrifiante. Glaçante. Gorissime.
Le film ne se borne pas qu'à corriger l'aberration scientifique de l'original -progrès des FX aidant- mais il élève une série B au rang de chef-d'oeuvre d'un genre trop souvent méprisé.
Car derrière tout cela il y a de nombreux thèmes qui émergent : depuis le mythe de l'homme augmenté : la prétendue supériorité de la science, celle qui ne voit qu'à court terme et oublie les conséquences à longue échéance ; cet Homo Superior qui, finalement, retrouvera son instinct animal et, à trop vouloir jouer les dieux, disparaîtra. D'ailleurs il est intéressant à ce propos de noter que l'ex petit ami embarrassant, dragueur lourdingue mais simple homme, se transformera ici en homme providentiel...
Il y a tout autant, et ça découle de ce que je viens de dire, le thème du savant fou : ici ce n'est pas tant un fou qu'un savant dépassé par sa propre ambition, aveuglé même. Cette fois le savant ne créera pas quelque chose de nouveau : il se transformera lui-même. Et le film de rendre un hommage appliqué aux films de monstre : ce dernier enlèvera la belle, avec toute la mythologie qui va avec, mythologie vieille comme le cinéma (voir Frankenstein, King Kong, La créature du maraiset tant d'autres).
Une œuvre toujours aussi impressionnante aujourd'hui, toujours aussi riche. Un final grandiose où l'homme reprend le dessus une dernière fois.

NOTE : 17-18 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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