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Moon

Duncan JONES
(15-16)

Un homme seul en mission sur une base lunaire, entouré d'un simple robot, coupé du reste de l'humanité par des communications défaillantes... lui et ses souvenirs, la solitude qui se fera de plus en plus pesante, ses conséquences sous formes de visions qui vont vite devenir inquiétantes. Le pitch est excellent, mais cette fois on ne s'arrêtera pas à un simple pitch. Il est difficile de ne pas voir en Gerdy un avatar de HAL (mais est-ce vrai ???) d'autant plus que le parti pris réaliste renfoce cette identification à l'oeuvre de A. C. Clarke ; mais la comparaison s'arrêtera là. Car le mystère va s'épaissir, les pistes s'embrouiller, le scénario nous prendre à contre-pied et cette solitude, thème majeur du film, va prendre une tournure des plus surprenantes. L'atmosphère va vite devenir lourde, la folie s'installer pour ne plus quitter ce film hautement paranoïaque, les questions vont tourner dans la tête du spectateur et l'attente d'une révélation à la hauteur, c'est-à-dire au-delà de ce que l'on suppose, ira grandissante, nous tenant véritablement en haleine. On va assister, médusé, à la découverte d'un homme, la découverte de soi, sans fioriture, dans un élan plus psychologique que sensationnel (la révélation, enfin l'une d'entre elles, arrive assez tôt dans le métrage), à un scénario finement écrit qui sait rebondir au bon moment et révèle peu à peu une tout autre machination des plus incroyables. Un bijou de SF qui mise tout sur le scénario (mais n'oublions pas le réalisateur qui exploite avec une grande verve lyrique l'espace mis à sa disposition), l'une de ces oeuvres qui faut impérativement revoir pour en apprécier toute la saveur. Inédit en France...