Oubliez le titre et laissez vous entraîner, surprendre 
                  : ce film vaut beaucoup qu'un film d'horreur sans âme 
                  comme Hollywood sait les produire à la chaîne. 
                  Et le scénario vous happera dès la première 
                  scène : intriguante à souhait, elle pose les questions 
                  qui hanteront le film. Pourquoi donc des masques à gaz 
                  ? Pourquoi ce crime odieux de la part de ceux qui semblent être 
                  les héros du film ? Quel (s) est / sont le (s) danger 
                  (s) en présence ? Puis la réalisation va prendre 
                  le relai, privilégiant les plans longs et douloureux, 
                  vous transportant avec brio et maîtrise ; la musique l'accompagnant 
                  pour vous glacer définitivement les sangs. Il y a dans 
                  ce film ce que les autres oeuvres du genre sont bien incapables 
                  de créer : une tension lancinante, palpable, qui ne vous 
                  lâche presque jamais. Les jump scare deviennent alors 
                  la consécration logique et implacable de ce travail d'atmosphère, 
                  et non plus un but en soit. Laissez-vous surprendre, même 
                  si la tension s'estompe parfois (la porte n'est pas assez au 
                  centre de cette peur indécise ; je pensais au film Le 
                  secret derrière la porte de F. Lang), peu d'évènements 
                  majeurs viennent perturber l'ambiance et le suspens reste un 
                  peu trop vague : les questionnements autour du nouveau couple 
                  sont trop vite enterrés, le danger extérieur laissé 
                  de côté. Alors certes : il manque peut-être 
                  un peu de rebond, de dramaturgie (le fils et ses désirs) 
                  ; je crois plutôt que le film manque tout simplement de 
                  temps. Et il s'agit avant tout d'un film d'atmosphère, 
                  complètement recentré sur ses personnages. Car 
                  il n'y a pas de grand méchant, le danger étant 
                  beaucoup plus vague, vaste, simplement cette mystérieuse 
                  maladie qui conduit à des tensions humaine extrêmes 
                  ; et à situations extrêmes, les hommes sont capables 
                  du pire pour survivre. It comes at night  est 
                  donc un formidable survival, pas forcément le film attendu 
                  et certainement pas sans défaut, mais il s'agit d'une 
                  oeuvre brutale (la fin !!), désespérée 
                  (la dernière image), originale, intense et profondément 
                  humaine. Très humaine.
                NOTE : 15-16 / 20