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Holy motors

Leos CARAX
(10-11)

Intro : un homme-clé trouve une porte dérobée dans sa chambre (superbe panoramique) qui l'emmène dans un étrange ciné où le public dort. Puis le film commence : un homme immensément riche se déguise, se métamorphose et vit de multiples vies : pauvre roumaine (?), doublure numérique façon A. Serkis, monstre digne du bossu...etc. Pitch intéressant et original qui cache, bien évidemment, une mise en abîme de l'art cinématographique et auquel il faudra s'accrocher dès la première demi-heure si l'on veut apprécier à sa juste valeur cette oeuvre très particulière. Est-ce que Carax se moque du 7ème art d'ajourd'hui ? L'acteur moderne qui a finalement l'air ridicule en mode "motion capture" (appuyé par l'entrée dans le studio ultra-protégé et la vision de nombre de ses congénères), les spectateurs qui dorment dans la salle suggérant un film profondément et unanimement ennuyeux, le métier même de l'acteur qui ne parait plus savoir qui il est ? Sans doute : sauf que les limites du film se trouvent également là : ce qui parait drôle en tant que gag intellectuel devient vite soporifique lorsque la scène en question dure pas loin de 10 minutes... une trop longue démonstration ? Mais ce film n'est pas uniquement un regard amusé sur le cinoche, c'est également un hommage attentionné à tout les genres, appuyé de clins d'oeil assez techniques, entrelacé d'images absolument magnifiques et digne de tableaux et d'autres, plus anodines, absconses voir inintéressantes. Car si Holy motors n'entre pas directement parmi ces oeuvres intello qui en oublient le pitch pour entrainer un minimum le spectateur, le happer, le guider afin que l'oeuvre ne soit pas uniquement celle d'un auteur qui parle à lui-même, cherchant avant tout à enchanter les critiques et laisser de côté les spectateurs lambda (180 000 entrées en France...), cela reste une oeuvre longuette autant que passionnante, une réflexion sans y paraîitre sur le cinéma, le regard dans le cinéma, en forme de rhapsodie imagée, de curiosité amusée ; libre à vous de vous laissez aller au jeu des interprétations ou de vous laissez aller dans ce vent de poésie beatnik. Curieux, inégal, le film prend trop son temps sans pour autant justifier ce choix, lenteur qui fini par desservir l'intéret que l'on porte au travail de ce réalisateur décidément atypique, marginal. Sommes-nous devenus des spectateurs trop speed ? Carax a-t-il tort de ne pas évoluer et rejetter cette génération MTV ??? Dernier point : je n'apprécie pas particulièrement le travail de D. Lavant mais il faut bien dire qu'il est absolument dément dans ce film.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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