Un taureau, amoureux des fleurs et traumatisé dans son
enfance, et son histoire d'amitié avec une petite fille.
Un film animé qui paraissait bien ambitieux à
la vue de ses bandes-annonces, mais qui se réduit à
peau de chagrin sur l'écran. Parce que le trauma sent
le déjà vu et qu'il est traité de manière
basique, parce que la petite fille n'est qu'un faire-valoir
mal développé, parce que l'histoire globale est
pré-mâchée et sa scénarisation coule
de source ; parce que les dessins sont tout hollywoodiens et
franchement impersonnels. Mais il y a pire : le film tourne
trop souvent à vide, vide d'idées et de personnages
originaux, et surtout vide de ce fond que l'on attendait. Pas
profondément ni frontalement anti-corrida, pas plus en
lutte contre les préjugés qui voudraient qu'un
être à l'air redoutable qui, à un instant
(court) de son existence détruit tout autour de lui,
est un être définitivement méchant et dangereux
: le méchant taureau comme métaphore des apparences
trompeuses et des idées reçues et préconçues,
des jugements hâtifs. Même s'il y a quelques menus
éclairs -quand certains gags sont toniques et bien trouvés-
le film retombe généralement sur ses grosses pattes
bien trop vite.
Un beau combat final où le toréro est traité
comme il mérite, c'est-à-dire comme l'animal,
ne sauve pas un scénario qui refuse de s'engager aux
côtés des adultes.
NOTE : 8-9 / 20
