Frank LALOGGIA

L’humour est soigneusement ciselé dans ce film à la photo entre lumière et poussière – le réalisateur / scénariste nous offre un beau travail tournant essentiellement autour de son personnage central, nous rapprochant de lui, le faisant vivre en nous. Et que dire de ce scénario ? Avant « Code mercury », il explore les peurs liées à l’enfance, plus terre à terre, plus terrifiantes ici, baignées d’une étrangeté toute particulière. Bien sur, tout n’est pas toujours assez lié : un effet raté ici, un truc qui ne colle pas là, le ton pas toujours juste… L’étroitesse de la production sans doute : les scènes de rêves étant touchées, il est permis de le croire. Peu importe. C’est une réussite émotionnelle, sur fond d’Amérique raciste des années 60, doux et doucement effrayant, le rêve se mélange au réel (mais on a du mal à l’accepter, le film perd un peu de sa force ; inexpérience ?). Pas totalement maitrisé mais c’est un joli conte, macabre, triste et beau.