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Frankenstein
Budget = 120 M$
BOX OFFICE France = - entrées
BOX OFFICE USA = - M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

Il faut bien évidemment partir du principe que tout un chacun, à son niveau, connaît le récit du Dr Frankenstein, à défaut d'avoir lu le roman de Mary Shelley, très court récit, difficilement adaptable en l'état à mon humble avis ; mais c'est également ce qui permet une assez grande liberté et variété d'adaptations, de lectures. Avec leurs inévitables et classiques jalons.
Del Toro pourra se targuer d'une chose : son film comptera parmi les adaptations les plus expressives, les plus "belles" (avec les classiques de J. Whale, le film de Branagh et la mini-série de J. Smight). Son Frankenstein est d'une infinie et éclatante beauté visuelle, plongeant, sans nul espoir de retour, le spectateur dans une Europe fantasmée : la lumière des flammes à elle seule vaut le coup d'oeil. Del Toro privilégiant les tonalités orangées sur un fond vert de gris, métal. La mise en scène est abyssale, vertigineuse, magistrale et même traversée par une grande éloquence, devenue malheureusement rare sur grand écran. Les décors gothiques et ténébreux, qui ne sentent jamais l'utilisation de fonds verts, donnent encore une dimension supérieure à l'oeuvre.
Del Toro enrichit le récit originel (l'enfance de Victor qui explique son obsession, ses liens sont différents avec Elizabeth, Clerval disparait du récit, de même que Justine...etc... etc), prend de larges libertés, s'affranchit afin de donner un nouveau souffle à son récit. Pourtant il sert ce même récit et les thèmes immuables qui s'y rattachent, notamment celui de Prométhée, celui de l'homme voulant créer la vie en s'émancipant de Dieu. Mais Del Toro introduit un tout nouvel aspect, passionnant s'il en est : celui qui veut que cette créature ne puisse pas mourir, comme une malédiction qui lui aurait été rattachée et s'ajoute à sa maudite et abominable destinée. Cependant le film soulève toujours cette pertinente et inlassable question quant à savoir qui est le véritable monstre : la créature qui subit les coups de la science, pour autant capable de bonté et d'amour ; ou ce savant fou, sans aucune limite morale (et j'ajouterais ces humains, incapables de compassion) ? On retrouve, enfin, une réflexion aboutie sur la religion, dans une conclusion audacieuse et juste : il n'y a bien que Dieu qui puisse créer la vie, car il est parfait, incorruptible et possède le don de pitié.
Cette version, aussi brillante soit-elle, ne pourra jamais complètement nous surprendre, surtout après autant de scénarii filmées, pas plus que nous faire oublier les meilleures d'entre elles ; mais sa brutale personnalité, sa force et la passion de son auteur force le respect et l'admiration. Del Toro est un immense auteur.

NOTE : 15-16 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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