Un beau matin, 17 élèves d'une même classe disparaissent mystérieusement. Un seul échappe à cet "évanouissement".
Il existe d'autres films / séries sur des disparitions d'enfants / de masse : oubliez-les.
Weapons part d'un pitch fort et exploité à travers des histoires croisées, où chaque segment nourrit l'autre, éclairent le mystère jusqu'à sa révélation, approfondissant au passage chacun des personnages : notamment Justine, l'institutrice qui mène l'enquête ; et qui n'est pas seule.
Le film se trouve être avant tout un thriller, certe horrifique, mais avec le genre d'intrigue qui nous emporte rapidement et irrémédiablement, où se mêle étrangeté et cauchemars vivaces, le scénario proposant une œuvre qui en réalité jouit d'une forte personnalité et ne ressemble à aucune autre.
Bien sûr la bizarrerie tournera parfois au vinaigre, voir au pur grandguignol : les explications n'en pâtissent cependant pas (on se rappelle de Impulse, mais ici en bien mieux maîtrisé), exploitant nouvellement un sujet difficilement crédible au cinéma. Le film parvient à capter et garder intacte notre attention, allant vraiment jusqu'au bout du bout de son idée, car l'auteur pousse la logique de son histoire au bord du gouffre, quitte à décontenancer ou perdre le spectateur dans des séquences en apesanteur. Même si, étrangement, personne ne semble s'interroger plus en avant, et réellement pousser l'enquête sur ce petit garçon qui n'a pas disparu ; et surtout sur sa drôle de famille. Plutôt que supposément sur l'institutrice.
La réalisation s'avère à la fois douce et percutante, toujours parfaitement dosée et inventive, doublée d'une belle cinématographie, notamment dans les nocturnes. L'auteur confirme ce qu'il avait déjà entrepris avec Barbare : explorer les recoins de l'âme humaine et d'un genre, et y imposer coûte que coûte sa griffe. Furieusement.
NOTE : 15-16 / 20