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Et l'homme créa la femme

Frank OZ
(5)

Tout est dit dans le mauvais titre français... Le ton inquiétant de la 1ère version semblait très largement mieux approprié que celui de cette nouvelle version, la comédie pure hollywoodienne. Une communauté renfermée sur elle-même, qui semble absolument parfaite et heureuse, un monde qui prône le retour en arrière et fait fi de toutes violences ou imperfections... le rêve de Sarko... mon cauchemar ! Il y a un double problème dans ce film : le premier est qu'il n'est jamais vraiment drôle, encore moins sarcastique et la charge (anti-républicaine ?) n'a rien de fervente ; un défaut de ton et un ratage humoristique. Le second souci c'est sa profonde et inadmissible maladresse d'écriture scénaristique ; l'histoire ne soulève jamais l'intérêt (pour qui connait l'histoire ou a déjà vu la bande-annonce), de nombreuses scènes sont savordées par un rythme épouvantable qui se cherche continuellement, sans parler de l'intrigue translucide qui cumule ses deux aléas (ex. : la scène de la fausse femme-robot, vite torchée, sans suspens ni mystère et fourrée de stupidité -le mari qui touche à tout et détruit la "machine"-) ou du pseudo-rebondissement final comme un cri de l'auteur, conscient de l'indigence de son travail. Un ratage filmique, triste et très ennuyeux, kitschounet, qui évoque sans en parler vraiment de l'orgueil masculin. Superficiel et trop léger, le film ne prend jamais son temps et manque de grandes scènes, fortes et significatives.