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Le coin fantastique
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Edward aux mains d'argent
Budget = 20 M$
BOX OFFICE France = 387 / 6 707 - 49 000 - 618 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,160 / 6,3 / 56,4 M$
BOX OFFICE Monde = 86,0 M$
 

Un château anachronique -croisement fascinant entre les demeures du Dr Caligari et celle du Dr Frankenstein- juste à la frontière de suburbs américaines colorés et uniformes, petit monde parfait en apparence, comme issu d'une mauvaise pub pour lessive et dont la photo rappelle furieusement les années criardes et bigarrées que furent les 70’s. Et la confrontation de deux existences ; celle d'un être "bizarre", singulier, solitaire et la vie égoïste, pseudo-communautaire et vaines de ces précurseurs de nos Desperate housewives. Emballé par une réalisation élégante, une musique divine et éternelle, des acteurs habités (dont un hommage particulier à V. Price dans un rôle d'inventeur / père).
Burton va donc mettre un peu de noir, d'originalité, de folie, et même beaucoup de fantaisie, dans ce monde ennuyeux derrière des apparats multicolores. Derrière cette nouvelle lecture du mythe de la créature de Frankenstein -jusqu'à son pouvoir émotif, entre la peur et la pitié- il y a un personnage unique, insensé, lunatique et atypique. Et derrière ce personnage on peut lire une puissante métaphore sur l'arrivée d'un étranger dans une communauté, la venue de cette personne différente qui va venir bouleverser des petites vies bien réglées. Entre autres thèmes se croise celui de la tentation de l'humanisation / assimiliation de celui qui n'est pas comme le commun des mortels, et par là même de la destruction de son essence même, de cette différence ; on voit très bien que quasiment chacun d'entre eux tentera, à sa manière, de l'apprivoiser afin de mieux l'utiliser plutôt que l'intégrer pour ce qu'il est (la scène où il coupe ses vêtements est à ce sujet hautement symbolique). Ici le démon est humain : le petit ami jaloux, la prêcheuse, la femme vampire... Mais le film va même encore beaucoup plus loin dans sa thématique : c'est tout autant une étude de la naïveté première (Edward est comme un enfant qui découvre émerveillé le monde) confrontée au monde extérieur, à sa dureté, à une certaine forme de réalité, qu'un appel à rechercher la beauté cachée derrière toutes choses, au fond de toutes personnes. Enfin, le film parle très clairement de la différence et de la métamorphose de ce handicap en un avantage, un talent.
Avec en prime un final burtonien extraordinaire ; bref, un cocktail de bonheur brillamment servi, qui n'a de cesse d’étonner et de ravir.

NOTE : 19-20 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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