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Les contes de la nuit

Michel OCELOT
(12)

Histoires d'ombres. Ces contes sont a priori difficiles d'accès dans la mesures où, à l'image de Princes et princesses, il s'agit d'un théatre d'ombres sur la forme, loin des prouesses informatiques des grands studios et des habitudes visuelles de nos chers bambins... et pourtant il faut leur montrer ce film : ils accrocheront sans mal aucun, de 7 à 38 ans, au moins ! Ces contes sont une pures fantaisie visuelle, des plus originales qui plus est, que l'on saura très vite appréhender en tant que récit sans forcément être arrêté par la barrière de nos yeux délicats. Une oeuvre qui disserte sur l'amour, à travers les âges et les pays, sur le ton très particulier des contes, assez classique dans le fond et sans doute pas assez surprenant dans leur ensemble. Les interstices de présentation sont sympathiques.
Le loup-garou : une jolie histoire morale qui tente de réinventer ce mythe par le biais d'une love story un rien torturée, bien trop expéditive (la récupération de la clef) et pas assez convaincante, peut-être à cause de son format "court".
Le conte antillais : histoire dépaysante qui nous entraine au pays des morts, une histoire d'amour encore une fois un peu pressée mais dont les épreuves nous renvoient aux contes antiques ; rigolo, léger et peut-être un peu transparent, plutôt rectiligne malgré un final succulent. Pour les plus jeunes.
L'élu de la ville d'or : Sur un air de sacrifice humain, un segment un peu plus "politique" où la richesse d'un peuple achète leur servitude envers un bienfaiteur douteux et leur laisse accepter le pire. Un rebelle tentera de briser cette tradition, ces superstitions, libérer le peuple de cette servitude. Somptueuse musique.
Le garçon tam-tam : celui dont on refuse d'écouter le talent va maitriser un instrument magique et redonner la gaieté à son village dont le roi est en train de mourir. La musique c'est la vie, c'est la paix : la talent ne vient pas de l'instrument ! A peine naïf mais beau.
Le garçon qui ne mentait jamais : Un homme amoureux voit sa sincérité testé : il doit choisir entre l'amour qu'il a pour le cheval du roi et l'amour de la princesse. Le plus beau segment, cornélien, cruel et vraiment touchant. Une double histoire d'amour à la musique très douce.
La fille-biche et le fils de l'architecte : amour contrarié au Moyen-Age, amoureuse délivrée depuis un château, punition magique ou, plutôt, mauvais sort. Un conte à la Perrault dont la jolie subtilité, si elle se dévoile très vite, en restera des plus délicate et la morale joliment fine à propos de l'amour avec un grand "A"