|   (Première approche) Voici 
                une analyse de la bourgeoisie d’époque et de ces 
                fastes à vomir (un Satyricon soft). Une 
                fantaisie immense (et longue) toute en folie, délires écrasants, 
                imagination en roue libre, grandiosité absurde. Un film 
                où la mer est de plastique et les décors (la vie) 
                en toc, le sexe est trop expressif, l’histoire chaotique, 
                répétitive, un film remplit de laideur (les personnages…) 
                descriptif, donc, et réussi. Que dire d’une des plus 
                rocambolesques œuvres du maître si ce n'est : voyez 
                ! Laissez l’irraisonnable, la musique, les sons, les couleurs, 
                l’élégance emplir votre esprit. Fort et indescriptible. 
                Innénarrable. Un drôle de parcours initiatique pour 
                un Casanova revendiquant son intellect au milieu des crétins 
                décadents auxquels il appartient. Un rêve… 
                un peu.  
                 
                -------------------------------------  
                 
                (Nouvelle vision) La folie fellinienne aurait-elle ses limites 
                ? Elle dépend de notre sensibilité à la bizarrerie 
                de celle-ci. Casanova se raconte... 
                Le film se monte dans la fausseté : celle des visages hideux, 
                celle des décors vénitiens, celle des théorèmes 
                scientifiques fumeux (jusqu'à l'ignorance du médecin), 
                celle des dialogues pompeux, celle des mœurs déraisonnables, 
                celle de l'amour ; et même celle des scènes de sexe 
                de Casanova. 
                Entre répugnance et ridicule assumé, Casanova 
                s'avère trop diffus tout au long de scénettes libres 
                aussi inconsistantes que la vie de Giacomo. La critique des mœurs 
                plus que légères de l'époque, de la débauche, 
                semble elle-même se prendre les pieds dans le tapis. 
                Vous l'aurez compris : malgré une patte toujours aussi 
                singulière c'est l'un des rares films du maître qui 
                ne m'inspire que trop peu, plus bruyant qu'éloquent, plus 
                poussif qu'excessif, plus porté sur l'étrangeté 
                que sur l'onirisme et centré presque exclusivement sur 
                ces joutes sexuées, colorées, mais réduisant 
                trop son riche héros à ses frasques sexuelles. Sans 
                doute manque-t-il un thème plus fort pour nous prendre 
                par la main. Les personnages rebutants n'aidant guère à 
                se projeter dans l'oeuvre ; même si c'est une volonté 
                évidente de l'auteur... 
                Il reste de beaux tableaux clairsemés, une séquence 
                fellinienne qui tient du rêve, à mi-chemin entre 
                la vie et la mort, où apparaissent des artistes excentriques 
                et hors normes ; et celle de la femme-poupée. Le temps 
                d'une séquence ou deux.  
               |