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Antichrist

Lars VON TRIER
(12)

Thérapie live. Avouons que la première séquence est absolument époustouflante : elle conditionne tout le film, sa thématique notamment (Eros : on fait l'amour ; Thanatos : la mort de l'enfant) grâce à une mise en abime et un sublime montage en parallèle, mis en valeur par la réalisation terriblement précise de Lars. C'est une oeuvre clinique sur la douleur, la perte d'un être cher et le travail de deuil. Les couleurs sont glaciales, à la manière d'un Cronenberg et nombre d'images atteignent le sublime ; notamment les "images spirituelles". La réalisation est vraiment brillante et complètement réfléchie. Les acteurs sont tout bonnement renversant. On entre dans le scénario par la grande porte mais, pourtant, le film ne tiendra pas la distance : complètement orienté vers un axe psycholigique flou, les idées développées resteront absconses et complètement obscures ; ce film a été réalisé par un auteur blessé par la vie et pour un auteur blessé par la vie. Il ne fera sans doute du bien qu'à lui. C'est d'autant plus regrettable que les qualités visuelles du film sont éblouissantes et que ce fatras pseudo thérapeutique brisent la force et le pouvoir des images chocs, les rendant presque ridicules. Il n'y a que la dernière scène choc, hautement symbolique, visuellement repoussante et très dure, qui fera son petit effet ; justement parce que l'on comprend l'idée qui se cache derrière : détruire le plaisir qui a engendré la mort, anéantir l'association plaisir / mort. Trier aurait du sortir un peu de sa tête avant de se lancer dans ce film...