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A la poursuite de demain
Budget = 190 M$
BOX OFFICE France = 1 185 / 46 306 - 419 000 - 967 000 entrées
BOX OFFICE USA = 33,0 / 93,4 M$
BOX OFFICE Monde = 209,2 M$
 

Si jamais on vous demande ce qu'est le plaisir à l'état pur, n'hésitez plus et répondez : Tomorrowland ! On n'y retrouve ces fantasmes enfouis et science-fictionnels des années 50, ceux que l'on trouvait dans les vieux comics et au gré de quelques planches tombées depuis dans l'oubli. On plonge à 200 km/h dans cet univers bigarré, émerveillé et irraisonnablement magique, nourrit de sentiments qui sont -mais ce ne sera que la conclusion- en voix de disparition alors qu'ils sont l'essence même de l'espèce humaine, ceux qui ont façonnés son évolution étonnante : l'espoir et le rêve. Et c'est ici que cette oeuvre de SF prend toute son ampleur ainsi qu'une dimension de film "non-familial" si l'on s'en tient aux critères hollywoodiens ; la raison principale de son échec à mon sens.... Trop réflexif et pompeux, l'aventure a dû paraître incompréhensible à bon nombre de jeunes spectateurs que les parents ont poussé dans les salles obscures. Il nous rappelle que, à l'instar de la nourriture et de la boisson, le rêve est vital à l'homme : si l'on pouvait l'empêcher de s'évader de la sorte il en mourrait. Et c'est peut-être le message sous-jacent de Tomorrowland, très ancré dans l'histoire contemporaine : l'absence de rêve est l'un des ingrédients du défaitisme humain,de la facilité et de la paresse intellectuelle, ceux-là même que nombre de grospucules politiques ou sociaux mettent à leur profit, asseyant leur pouvoir et l'articulant autour, en instaurant une "politique de la peur", à l'image de ce qui se déroule dans le film. Je sais : je vais peut-être un peu loin dans l'analyse, mais les éléments sont là, sous nos yeux !
Et puis c'est une oeuvre atypique : un brin anar (on évoque une absence louable de bureaucratie ou de politique, on y détruit des biens publics jugés nocifs...), le scénario est en lui-même un rien bordélique, peu conventionnel en ce sens que l'on a du mal à savoir ce qui va ressortir des scènes auxquelles on assiste. Bordélique, fou, surprenant, même assez violent. On est décidément loin des adaptations lissées et policées des "Young adult novels" avec leurs éternelles histoires d'élu (e) et de guide qui regardent toutes dans la même direction, sans aucune ambition littéraire ou fondamentale. Et puis c'est une oeuvre bourrée d'idées brillantes, très visuelles, mais qui vous mettent à chaque fois un coup d'aiguilles dans les fesses ! Et de personnages dont on se sent tout de suite proche, personnages dont les relations sont intéressantes (les liens robot / humain). Drôle, ambitieux, grandiose et spectaculaire, original jusqu'à la moële et pourtant pas complètement réussi non plus. Trop dense pour ne durer que 2 heures alors qu'il manque de développer des pans de scénario, il en découle une impression de flou désagréable... de frustration peut-être.
Poursuite ? Oui : car le futur ne tombera pas dans nos mains, tout cuit, il faut le créer, le façonner, quitte à être un peu idéaliste pour nous faire avancer au-delà de nos espoirs ; un peu d'espoir dans un monde de brutes trop terre-à-terre. Tomorrowland est finalement un peu comme un retour à ces films de SF de mon enfance, façon Planète interdite... Beaucoup même.

NOTE : 15-16 / 20

La critique des internautes
 

 


NOTE : -/20

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