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EDITORIAL de MARS 2009

Qu'est-ce qu'un cinéphile ?

En voilà une question ! Une question auquel chacun pourrait donner sa (ses) réponse (s)... Et bien voilà les miennes !
Mettons tout d'abord fin aux rumeurs... Aux yeux du grand public, un cinéphile c'est sans doute un type pas vraiment comme les autres ; le genre de bonhomme qui va souvent au cinéma, très souvent, voir des films provenant de contrées indiscernables sur une mappemonde lambda -pas des films ! Des OEUVRES-. Des... oeuves, donc, avec des mots qui apparaissent à intervalles réguliers au bas de l'écran (parce qu'en plus le cinéphile ne comprend absolument rien au patois serbo-croate !), le genre de films qui semblent honorer l'appelation "7ème art" de par l'absence génétique de tout artifice (SPFX, pyrotechnie, CGI, belles actrices, véhicules roulant à plus de 50 Km/h...etc), le genre de films diffusé dans de très vieilles salles dont le commun des mortels ignore jusqu'à l'existence où confond avec d'obscurs et anciens cinémas pornos, le genre de film où même avec un BAC + 15 tu ne "comprends-rien-à-ce-qui-raconte-ni-pourquoi-le-monsieur-et-la-dame-y-regardent-le-plafond-avec-insistance-durant-16-minutes-et-35-secondes"... Un cinéphile ne fréquente pas TF1 (mais personne ne lui en sera gré...) mais bel et bien ARTE et son austérité un rien repoussante. Un cinéphile serait un intellectuel capable de décrypter ce langage abscon, hyéroglyphique et un rien surréaliste qui fait fuir la très grosse majorité des spectateurs. Un cinéphile serait un type immunisé contre le chloroforme cinématographique diffusé par le biais d'images lentes, de plans fixes, de dialogues exacerbés, d'images incongrues, de scénario semblent-ils réduit à décrypter la vie en ce bas monde, de bande-son à trois notes et de scènes d'action où la seule violence est celle d'un homme (où d'une femme) qui se gratte la tête... Mais un cinéphile ne se forcerait pas à aller voir ces oeuvres : il en a envie !!!

Et bien non !!!!! Je me plait à croire que je suis cinéphile (certains me croient cinéphage pour avoir déjà dévoré 6 400 films en 20 ans de conscience cinéphilique, soit 26 films tout les mois depuis mes 15 ans !) parce que j'aime le cinéma à un point extrême : je suis capable d'ingurgiter le dernier direct-to-DVD horrifique et déjà supposé nul autant que l'incunable du cinéma muet, je suis capable de dévorer à la suite une Palme d'or, n'importe quel Ace Ventura et puis d'enchainer sur un Van Damme, un cartoon pour tout-petits, un film de SF, une comédie musicale, un film de 3 heure 43... J'AIME TOUT !!! Je me refuse à faire une quelconque différence entre une oeuvre à 250 M$ de budget et un film qui a coûté les quelques économies de son réalisateur ; aucune différence entre un film russe, ougandais, brésilien, français, américain ou suédois, pas plus qu'il n'y a de différence entre Ingmar Bergmar et Michael Bay (je vais me faire tuer !!!) pour la simple et bonne raison que tout deux se sont, un jour ou l'autre, armés d'une caméra et ont créé un métrage que ma seule critique pourra alors et éventuellement dissocier après leur vision ; et seulement après ! Il faut les voir tout ces films, les aimer ou les détester, mais les voir avant tout... c'est tout ce qui compte.
Je me plait à croire que je suis cinéphile parce que le cinéma éveille en moi toutes sortes d'émotions uniques et rares : la peur ou le frisson, la grâce, l'envie de chanter ou de danser, le rêve, le retour en enfance, le désir suave voir sexuel, les larmes les plus sincères, la rage absolue ; le cinéma éveille ma conscience, me réveille, me donne de bons coups de pieds au cul ! Et puis mettons fin à ces rumeurs qui veulent que "cinéphile" et "intellectuel" soit de parfait synonymes : personnellement j'ai cessé de compter mes redoublements une fois la difficile obtention de mon Bac et j'ai fini par avoir une licence... en 15 ans ! Et puis même Woody Allen n'est pas allé à la fac, alors...

Cela ne m'empêche pas d'avoir des principes de "cinéphile old school" : le respect de chaque oeuvre, du début jusqu'en sa toute fin (mort aux crétins bavards, bouffeurs de pop corns et futur gros ainsi qu'aux esclaves décérébrés du téléphone portable !), le respect de la diversité (je vénère le cinéma fantastique américain, comme chacun le sait, mais me refuse à passer à côté des autres genres et autres nationalités). Regarder un film est pour moi une chose sacrée : cela se fait dans le silence le plus absolu -libre à chacun d'en parler après, aussi longuement qu'il le souhaite et avec autant de hargne qu'il le désire-, sans faire quoique ce soit d'autre, dans les meilleures conditions possibles (et balancez-moi à la poubelle ces screeners de merde et ces écrans de 10 cm2 !) et dans le noir absolu... et soudain vous ne voyez pas des films : vous les regardez...

Je suis atteint de cinéphilie extrême, docteur... et je compte bien mourir avec...