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EDITORIAL de AVRIL 2008

Le mois dernier une terrible nouvelle parvient jusqu'à nos oreilles ébahies : après 40 ans de bons et loyaux services, la New Line Cinema (Freddy, Le Seigneur des anneaux...) est au bord du gouffre... La petite compagnie qui montait était jusqu'alors sous le joug de la major Warner Bros tout en possèdant une liberté de gestion quasi totale. Mais voilà : la Warner, à la vue de ses résultats (?) -sans doute précipités par l'échec purement américain de La boussole d'or-, a décidé d'annexer la New Line et de la prendre entièrement sous son bras (avec la démission exigé de R. Shaye, membre fondateur de la société, mise au chomage probable de 75 % des effectifs, et distribution de ses productions dès cet été !).
Comment ça ? New Line Cinema au bord de la crise ? Les producteurs de la saga la plus rentable de l'histoire ? IMPOSSIBLE !!! Alors regardons d'un peu plus près les chiffres de la société... Point de détail : en tant que producteurs, New Line apporte l'argent nécessaire au financement d'un projet et empoche les pépettes en salles ; toutes les pépettes ? Non : globalement, le producteur gagne 50 % des recettes (entre 45 et 60 % en fait)... auxquels s'ajoutent et se retirent moult chiffres dans de plus ou moins complexes et obscures opérations (frais publicitaires homériques, ventes internationales bedonnantes, royalties diverses et variées, droits variés et divers, frais...etc). Bref, histoire de faire un peu plus simple, nous retiendrons ce fameux 50 % comme maitre-étalon, loin de moi, donc, de vouloir donner dans une précision absolue que seuls les grandes pontes de NL seraient à même de fournir ; allons de ce pas décortiquer les recettes engrangées et perdues par NL et essayer d'y voir plus clair... Le résultat, imprécis mais certainement par si éloigné que ça de la réalité, reste tout de même éloquent.
Nous prendrons en compte les résultats de la firme depuis la sortie célébrissime du fameux LOTR premier du nom, soit 47 films produits -et souvent distribués- jusqu'au jour d'aujourd'hui. Premier constat :
- Films remboursés artificiellement par leur recette brute nationale (budget = recettes en salles US) : 27 oeuvres sur 47.
- Films remboursés artificiellement par leur recette brute internationale : 44 films sur 47.

Mais, comme on l'a vu, le producteur n'empoche pas 100 % des bénéfices en salles et doit rembourser son investissement :
- Films remboursés officiellement aux USA (50 % des recettes nationales remboursent le film) : 13 oeuvres !!!
- Films remboursés officiellement à l'international (50 % des recettes mondiales remboursent le film): 24 oeuvres (= 23 échecs)!
- Deux périodes (avant et après 2004) : Sur 23 échecs internationaux 17 sont advenus après 2004 !!! Un seul énorme succès après LOTR 3 : Serial noceurs.

Mais qu'à perdu New Line en dollars ??? Il suffit, grosso modo -histoire de donner une tendance- de diviser les recettes mondiales par 2, de retirer les coûts de production (le budget...), de faire un bilan comptable (mais c'est un grand mot...) et de voir ce qui se passe !

Résultats : New Line aurait empoché quelques 1 753 000 000 $ et perdu moins de 300 000 000... Soit un exédant de 1,5 milliards !!! Un peu simpliste ? Peut-être, mais on se rend compte que même en restant largement imprécis, ceci est représentatif de la situation et il me semble que l'approximation n'a plus lieu d'être ; au pire, je suis en-deçà de la réalité. Ou est passé l'argent du Seigneur des anneaux ? A-t-il uniquement servi à éponger les dettes passées de la firme (dettes dont on n'avait jamais entendu parler...) ? Mauvaise gestion ? On dirait que le manque de succès plus que les pertes d'argent à long terme ont eu raison de l'avenir de NL et donné une bonne raison à Warner de régner en maitre tout puissant... Capitalisme, qu'on appelle celà !